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Sibltograplj'te £i)0tmat#i. HEURES DE LYON (1) ornées de 150 vignettes. — L y o n . Louis PERRIN. 1837. M. Louis Perrin, celui de nos imprimeurs qui soutient J e mieux l'ancienne réputation des presses lyonnaises, vient de publier de délicieuses Heures pour notre diocèse. Trop long- temps !e papier le plus commun et le caractère le plus gros- sier ont été consacrés à la reproduction de nos livres de piété pour la fortune de deux de nos libraires. M. Louis Perrin s'est mis au niveau de notre é p o q u e , où les plus beaux chefs- d'œuvre reparaissent illustrés. Non-seulement il a prodigué au joli volume que nous annonçons les soins typographiques accoutumés, mais son facile et gracieux crayon lui a fait e n - core les honneurs de la vignette. Et quel ouvrage le méri- tait mieux! Sous ces mystiques e m b l è m e s , ces mystérieux symboles, ces bibliques dessins que chaque page nous pré- sente, il est aisé de reconnaître une main d'artiste exercée et une intelligence mûrie dans l'étude de nos anciens livres sacrés, de nos vieux rituels couverts de riches enlumi- nures. Les ornements sont en général de bon goût et bien adaptés au texte et à l'époque. De pareilles Heures feraient à Paris la fortune de leur éditeur, comme la réputation de leur auteur. Et pourtant il nous est revenu que notre arche- vêché avait vu cette publication sans l'encourager de son suf- frage , et qu'il avait même blâmé tout le luxe de vignettes déployé en cette circonstance, comme offrant une distraction à la pensée. Alors pourquoi des églises gothiques? pourquoi de coquettes chapelles ? pourquoi des tableaux et toute cette pompe étalée à nos yeux à de certains jours ? pourquoi d'é- blouissantes chasubles et des Missels coloriés ? dites ! soyons donc conséquents ! Les vignettes de M. Perrin ne sont pour l'œil que la traduction de la pensée cachée sous le latin pour beaucoup d'intelligences. Elles porteront l'ame à la rêverie et à la prière , de même que la voûte dentelée et hardie de nos vieilles basiliques l'élève vers la divinité. Après cela , faites donc des arts en province! LÉON BOITEL. (1) Chez Chambet, quai des Célestins ; Brun et Gibberton, rue Mercière ; et à l'imprimerie de L. Perrin.