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280 porta dans le palais de Versailles des habitudes de vice q u e l'étiquette seule en avait écartées jusque là . Le prince Louis de Rofaan , rangé parmi les flatteurs de la favorite royale , en obtint l'ambassade de Tienne et devint son protégé. Il en résulta une correspondance toute d'anecdotes, de caquetage, de contes malins et scandaleux. C'était matière pour amuser sa majesté ennuyée... Oh ! comme Louis XV et sa maîtresse riaient des graveleuses actions ou des balourdises de la cour tudesque, comme le moment employé à décacheter et à lire les missives non politiques du très-utile ambassadeur était plein d'attraits ! Louis de Rohan complimenté , remercié, félicité, perdit la tête tout-à - fait ; dans son délire et son étour^ d e r i e , i l n e ménagea pas même l'auguste-personne de l'im- pératrice , et révéla plusieurs faits de sa vie intérieure. La dauphine fut instruite de cette véritable ou calomnieuse cor- respondance. Marie-Antoinette n'était pas indulgente, et l'ou- bli des injures ne faisait point partie de ses vertus ; son in- dignation fut portée au c o m b l e , et dès que la couronne ad- vint à Louis XVI, son é p o u x , le prince Louis fut rappelé de son ambassade et remplacé par le baron de Breteuil, son ennemi personnel. De retour à Versailles, les intrigues, les sollicitations, les bassesses du prince Louis ne purent appai- ser la r e i n e ; elle demeura inexorable, froide, silencieuse, méprisante et toute remplie de dédain pour le maladroit ambassadeur. Ce dernier parvint néanmoins , malgré elle , à la grande aumônerie. Cette victoire accrut encore le dépit de Marie-Antoinette , qui prit plaisir à le manifester ; dès lors jamais un m o t , un regard, un geste , ne consola le cardinal de sa disgrâce.—La comtesse de Lamotte sut donc exploiter ce chagrin et cet ennui mortels pour un courtisan; elle sut tirer parti de cette ardeur de tout disgracié à se rattacher au moindre mot de bonheur, à la plus petite lueur d'espérance. Elle persuada au prince qu'elle était pour Marie-Antoinette une a m i e , une confidente, que les torts de l'ambassadeur étaient à la veille d'être pardonnes au p r é l a t , et que tout