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272 Mardy 14 juillet, jours caniculaires. Le garçon par lit pour aller à Lyon sçavoir si LES BASES ESTOIENT ACHEVEES ( 1 ) . Ce jour fut apporté à l'église sainct Nicolas (2) vng petit enfant d'enuiron 3 ou 4 moys , lequel Ion pensoit estre mort et fut cousu, et estant au milieu de l'église prest à porter en terre, il commença à se remuer, et le fallut descoudre ; alors commença à crier, et fut allaité et reporté à sa mère qui le cuydoit estre mort. Lon nous assura que Ion en mettoit en terre des personnes qui n'estoient encores entièrement mortes, tant il en mou- roit, et les mettoit-on quatre, cinq et six en vne fosse , et ne sonnoit-on point les cloches pour les poures. Mardy 21 juillet, Monsieur de Varennes (3) vint du camp de La Rochelle. Aoust premier, samedy r Mons Fabry m'enuoya les lettres du Roy touchant, l'argent qu'il entend letier sur le clergé de France, et les fault ren- uoyer à Mascon (4) mardy prochain. (1) Que veut-il dire par là ? c'est ce que nous ignorons ; mais ce dont nous nous croyons certain , c'est qu'il y a quelque mystère caché là dessous : la précaution qu'il a prise d'écrire ces quatre mots en lettres grecques semble le prouver. (2) C'est l'église de Beaujeu. (5) II devait être le frère de Pierre de Nagu de Varennes, précenteur de Lyon , avec lequel Paradin était lié. Cette famille existait encore dans le Beaujolais, vers le milieu du dernier siècle. C'est à l'un de ses membres que cette province doit la belle route qui va de la Saône à la Loire. Cette route faite de 1760 à 1770 , fut le principe de la prospérité du pays, en facilitant l'exportation des vins pour le nord de la France. (4) Beaujeu était alors du diocèse de Mâcon.