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  Veu vng signe au ciel à six heures du soir comme feu sor-
tant d'vne fournaise (1).
                            Mardy 5 d'aoust,
   J'ay escript à Gryphius (2) par Me Jean Mazier allant à
Lyon auec son frère. J'ay fait grand plainte du tort qu'il me
faict(3).
                             Jeudy 7 d'aoust.
  Monsr Mazier nous dict comme les Huguenotz auoient esté
deffaitz au siège de Mons en Haynault.
  Gryphius m'escripuit fque de fort brief il. commencerait
mon histoire de Lyon.

         -•*   '          Mercredy 27 d'aoust.
  Arriuerent venans de Lyon des foyres, Noël et Antoine
Carriges frères, lesquels dirent COMME L'AMIRAL CHASTILLON (4)
AVOIT ESTÉ MASSACRÉ A PARIS LE VENDREDI DERNIER VENANT D'VN
FESTIN ET AVTRES GRANDS SEIGNEVRS AVEC LVI , e t            q u e lûll   gar-
doit les portes, et que Ion auoit tendu les chaynes par les
rues à Lyon, et que tout estoit en armes en la ville , et que
monsr le Gouuerneur auoit escript par eulx au juge de Ville-
franche que le roy enlendoit et vouloit que l'on vesquit en
paix sans faire aucuns troubles; mon frère Estienne me vint
dire ceste nouuelle l'ayant sceu de Jacques Testefort et vng
quart d'heure aprez, maistre Antoine Charreton passant par
le chasteau le dict tout apertement à tous. Lon racompte
diuersement : les vngs disant qu'estant allé l'admirai accom-
pagner le Roy jusques à l'église de S. Germain de l'Ausse-

   (1) C'était sans doute une aurore boréale.
   (2) Antoine, fils de Sébastien, célèbre imprimeur de Lyon.
  (5) Par le retard qu'il mettait à imprimer l'Histoire de Lyon.
  (4) Coligny était de la maison de Chastillon. Toute cette phrase est en car-
ractères grecs.