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   La province ne peut manquer de retirer du voyage de nos
premiers artistes, non-seulement du plaisir , mais encore du
profit. Les habitués de notre opéra voudront désormais dans
les chanteurs, non pas le talent du maître, mais quelque
chose de sa méthode, de sa manière de poser la voix, de
la justesse de ses intonations, qualités qui peuvent s'acqué-
rir avec du travail et de la persévérance. Tous nos chanteurs
apprécieront ces exigences nouvelles ; et l'on peut s'aperce-
voir que sous ce rapport le séjour dans notre cité de Nourrit,
de Bouffé et de Mlle Falcon n'ont pas été sans produire déjà
quelques fruits heureux.
     7 septembre 1837.                      AMÉDÉE R.OUSSU.LA.C.




                          CHRONIQUE.
    Pendant les deux mois qui viennent de s'écouler , plusieurs célébrités ar-
tistiques ont fait halte dans notre ville. La présence de Nourrit parmi nous
n'a, sans doute, pas été sans quelque influence, t e grand artiste , comme la
royauté , possède une cour. Mme Damoreau-Cinti, MM. Litz, Elleviou, Mar"
tin sont venus composer celle de Nourrit. Bertini s'est fait entendre dans
un de nos salons. Sainte-Beuve , le consciencieux critique , le chaste poète a
passé trois jours à explorer notre cité. Il venait de Genève et allait à Paris
livrer, à son éditeur, M. Renduel, un nouveau volume de poésies : Les
Pensées d'août.
   — M. MoutOR-Fontenille de la Clotte , ex-professeur d'histoire naturelle
de notre ville, a succombé, vers la fin du mois d'août, à une fluxion de poi-
trine. Ce modeste et honorable botaniste laisse plusieurs ouvrages qui lui
survivront.
   — L'orchestre du Grand-Théâtre a perdu son chef, M. J. Hainl, homme
de talent, enlevé très-jeune encore à l'art qu'il cultivait avec succès.