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négyrique; les faits parlent tout seuls en de semblables
circonstances. Confident le plus intime des pensées et
des sentiments de notre vénérable défuut pendant les
huit dernières années de sa vie, je n'ai songé qu'à recuillir
mes souvenirs. Chacun les appréciera et les jugera selon
qu'il plaira à Dieu. A moi et à bien d'autres, j'en suis
sûr, ils rappelleront le saint prêtre, l'esprit le plus délié
et le plus pénétrant, le cœur le plus délicat, le plus sen-
sible et le plus loyal, l'ami le plus sincère et le plus dé-
voué, en un mot l'homme comme on en rencontre peu sur
le chemin de la vie. Il a eu trop de bonté, de bienveil-
lance, d'amitié pour moi jusqu'à ses derniers soupirs pour
que je ne répète pas jusqu'à la fin de ma vie ces paroles
qu'Horace adresse à Virgile sur la mort de son ami Quin-
tilien :
             Multis ille bonis flehilis occidil;
             Nulli flebilior quam tibi...

  Si je substitue mihi à la place de tibi, je me retrouverai
dans l'exacte vérité... Heureusement que nous nous re-
verrons dans le séjour où les amis ne se séparent plus...
C'est du moins l'espérance qui console ceux qui n'ont
pas achevé leur pèlerinage.

                                             C'abb^ Cyoratet