page suivante »
231 négyrique; les faits parlent tout seuls en de semblables circonstances. Confident le plus intime des pensées et des sentiments de notre vénérable défuut pendant les huit dernières années de sa vie, je n'ai songé qu'à recuillir mes souvenirs. Chacun les appréciera et les jugera selon qu'il plaira à Dieu. A moi et à bien d'autres, j'en suis sûr, ils rappelleront le saint prêtre, l'esprit le plus délié et le plus pénétrant, le cœur le plus délicat, le plus sen- sible et le plus loyal, l'ami le plus sincère et le plus dé- voué, en un mot l'homme comme on en rencontre peu sur le chemin de la vie. Il a eu trop de bonté, de bienveil- lance, d'amitié pour moi jusqu'à ses derniers soupirs pour que je ne répète pas jusqu'à la fin de ma vie ces paroles qu'Horace adresse à Virgile sur la mort de son ami Quin- tilien : Multis ille bonis flehilis occidil; Nulli flebilior quam tibi... Si je substitue mihi à la place de tibi, je me retrouverai dans l'exacte vérité... Heureusement que nous nous re- verrons dans le séjour où les amis ne se séparent plus... C'est du moins l'espérance qui console ceux qui n'ont pas achevé leur pèlerinage. C'abb^ Cyoratet