Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                             229
sa reconnaissance, sa soumission, sa confiance, son amour
et lui faire le sacrifice de sa vie.
   Lorsqu'on lui apporta pour la dernière fois le viatique,
et qu'on vint imprimer sur ses sens Fonction sainte, no-
tre fervent malade se leva presque sur séant en signe d'un
profond respect, renouvela sa profession de foi entre les
mains de son respectable ami M. Ferrand , et demanda
ensuite humblement pardon à l'assistance des mauvais exem-
ples qu'il aurait pu donner, des paroles inconsidérées qui
seraient sorties de sa bouche, de la peine qu'il aurait
causée sans s'en apercevoir. Un torrent de larmes fut la
réponse de l'assemblée au moribond, qui l'avait toujours
édifiée par sa foi vive, sa piété séraphique , sa modestie,
sa douceur , sa charité.
   Quelques heures avant sa mort, le vénérable malade donna
sa bénédiction à ses parents et à ses amis, qui se trouvaient
près de sa couche funèbre. Oh ! que ces moments furent so-
lennels et touchants! on eût dit que c'était Jacob ou bien
un autre patriarche qui appelait les grâces du ciel sur les
personnes qui lui étaient chères. On s'inclina avec respect,
et j'oserai presque dire avec religion, parce que la prière
d'un vieillard pieux et vénérable comme M. de Servan
ne peut manquer d'avoir son effet. « Je penserai à vous,
 « mes amis, ajouta-t-il, quand je serai près de Dieu;
 « pensez aussi à moi, afin que j'aille bientôt le rejoin-
 « dre. » Il expira peu de temps après, sans effort, sans
 agonie ; c'était le sommeil du juste qui avait fermé sa
 paupière ; déjà son ame était dans le ciel.
  Ses obsèques eurent lieu à l'église primatiale, où le
chapitre métropolitain, pour témoigner la haute estime
qu'il portait au défunt, lui rendit les honneurs conformes
à son mérite et à son rang.