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218 cours de l'avocat général. La sévérité est même allé un peu trop loin dans le choix des pièces qui devaient com- poser cette publication. J'ai vu un bon nombre de discours et autres travaux littéraires qui auraient bien pu trouver place dans cette collection, si un ostracisme moins rigou- reux eut présidé au choix des divers articles qui ont été insérés. Après avoir rempli auprès de sa belle-sœur, pour la consoler et la fortifier, Foffice que la nature et la religion lui inspiraient, M. de Servan revint à Lyon et reprit ses occupations accoutumées. Il fallait le voir, notre pieux artiste, dans son modeste logement de la rue Boissac ! Que d'hommes connus en Europe sont venus le visiter et le consulter! Il n'y avait pourtant rien dans sa maison qui ressemblât à l'atelier ou au laboratoire ; pas le moindre instrument, pas la moindre machine, choses si communes chez la plupart des artistes qui, avant d'arriver à leur fin, font souvent mille essais infructueux ; c'est que le génie véritable ne va pas en tâtonnant; il arrive à sa découverte tout d'un trait, comme s'il s'agissait d'une solution simple et à la portée de tout le monde. Beaucoup d'ouvriers re- marquables de notre ville savent combien ils doivent aux sages conseils de celui qu'ils regardaient justement comme leur oracle. Si M. de Servan eût eu de l'ambition , il se seiait fait un nom parmi nos célébrités industrielles et aurait acquis une fortune considérable; car, on pourrait presque dire, que n'a-t-il pas fait pour le commerce français ? n'est-ce pas à lui qu'on est redevable des procédés nouveaux pour le blanchiment des cotons, des distilleries continues pour les vins et les eaux-de-vie, des fourneaux économi- ques en briques réfractaires, combinés, à vastes pro-