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cours de l'avocat général. La sévérité est même allé un
peu trop loin dans le choix des pièces qui devaient com-
poser cette publication. J'ai vu un bon nombre de discours
et autres travaux littéraires qui auraient bien pu trouver
place dans cette collection, si un ostracisme moins rigou-
reux eut présidé au choix des divers articles qui ont été
insérés.
   Après avoir rempli auprès de sa belle-sœur, pour la
consoler et la fortifier, Foffice que la nature et la religion
lui inspiraient, M. de Servan revint à Lyon et reprit ses
occupations accoutumées. Il fallait le voir, notre pieux
artiste, dans son modeste logement de la rue Boissac !
Que d'hommes connus en Europe sont venus le visiter et
le consulter! Il n'y avait pourtant rien dans sa maison qui
ressemblât à l'atelier ou au laboratoire ; pas le moindre
instrument, pas la moindre machine, choses si communes
chez la plupart des artistes qui, avant d'arriver à leur fin,
font souvent mille essais infructueux ; c'est que le génie
véritable ne va pas en tâtonnant; il arrive à sa découverte
tout d'un trait, comme s'il s'agissait d'une solution simple
et à la portée de tout le monde. Beaucoup d'ouvriers re-
marquables de notre ville savent combien ils doivent aux
sages conseils de celui qu'ils regardaient justement comme
leur oracle.
   Si M. de Servan eût eu de l'ambition , il se seiait fait
un nom parmi nos célébrités industrielles et aurait acquis
une fortune considérable; car, on pourrait presque dire,
que n'a-t-il pas fait pour le commerce français ? n'est-ce
pas à lui qu'on est redevable des procédés nouveaux
pour le blanchiment des cotons, des distilleries continues
pour les vins et les eaux-de-vie, des fourneaux économi-
ques en briques réfractaires, combinés, à vastes pro-