page suivante »
201 de la noix de galles. Ce fait esl remarquable non moins sous le rapport de son application que sous celui de sa découverte. Les noix de galles deviennent rares et chères ; un jour on pourra s'affranchir des tributs qu'elles nous imposent. Ce nouveau tannin , par rapport à l'autre, jouera le rôle de la betterave vis- à -vis la canne à sucre. L'établissement de MM. Vidalin mérite d'être cité. Depuis quelques années, il a pris un développement remarquable. C'est à la teinture de la laine (1) que ces industriels s'appli- quent. On ne peut s'empêcher d'admirer ses couleurs tendres. Son rose surtout est d'un éclat inimitable. MM. Reinbard se font aussi remarquer par les mêmes qualités dans la teinture en soie. M. Gonin s'est f?it une réputation européenne avec le blanc qui porte son nom. Trois frères ont pratiqué avec distinc- tion l'art de la teinture ; l'aîné dirigeait, comme chef-associé, le premier atelier de la capitale ; plus de cinq cents ouvriers travaillaient sous ses ordres (2). L'établissement de M. Gonin est aux bords de la Saône ; ses dimensions sont vastes, les bâtiments bien aérés ; les eaux: y viennent en abondance. Il traite toutes les couleurs, mais il réussit principalement dans les nuances tendres et délicates. Son blanc est en effet d'un éclat admirable ; placé auprès d'un blanc ordinaire, il en fait sortir une teinte jaune assez prononcée, laquelle est totalement invisible avant la com- paraison. C'est par l'acide sulfureux qu'il est obtenu , comme cela se pratique p a r t o u t ; mais il est un tour de main parti- culier découvert par M. Gonin , qui a suffi pour r e n o m m e r ses produits. (1) M. Vidalin est le premier qui, à Lyon, ait teint avec succès. Ce mé- lange de laine et soie , nommé thibel, fabriqué dans les filatures du Bugey, et consommé par les nombreux fabricants de sclialls. (2) Son coassocié était M. Boutarel, de l'île de Saint-Louis , colonel de la neuvième légion de la garde nationale. M. Gonin aîné esl mort i) y a six mois.