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194 passementiers , les fabricants de galons, de glands , d'épau- lettes , etc. Rien n'est plus curieux que le travail de cette vaste usine- Un lingot de la grosseur du bras s'amincit à vos yeux en pas- sant par une série de filières à diamètre décroissant, au point de se perdre à vos yeux en un fil d'une finesse inimagi- nable. Mais ce qui étonne davantage c'est de voir ce lingot primitif, recouvert d'une feuille d'or ou d'argent d'une exces- sive minceur, conserver jusque dans son état de finesse der- nière., son enveloppe précieuse uniformément répandue sur toutes ses surfaces, de telle sorte qu'à l'aide de la loupe, vous retrouvez bien distincts le cuivre au-dedans et l'or ou l'argent au-dehors. Soixante personnes sont continuellement occupées dans cette usine. Nous allons suivre leur travail, en prenant la ma- tière à son entrée en fabrique, pour la quitter à sa sortie. Le métal à recouvrir d'or et d'argent est toujours du cuivre foùge. Les belles qualités de Sibérie seules sont employées. Le lingot devenu cylindrique passe à l'atelier pour y être doré ou argenté. On dore avec les feuillets minces qui composent les livrets d'or ; sur ces feuillets on passe le brunissoir que presse une main vigoureuse. On argenté avec la dissolution d'argent dans l'acide nitrique , après sa précipitation par le sel marin ; on ajoute en outre des feuillets d'argent, comme pour le dorage, qu'on brunit à chaud et par un frottement vif et accéléré. Ces verges ainsi habillées passent à la plus gros- se filière. La force de l'eau , par l'intermédiaire d'une roue à auges , l'amincit jusqu'au diamètre du petit doigt. On change de filière ; une moindre puissance suffit, la résitance a di- minué. Jusqu'ici toutes les filières sont en acier et d'un acier très-fin ; très-approprié au frottement corosïf des baguettes métalliques. (1) Mais dès que les baguettes sont devenues fils on les étire à des filières d'émeraude. Cette matière plus (1) On prétend qu'un seul ouvrier à Lyon possède, de père en fils, le se-