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rendus par un cadi qui appartenait à la classe des doc-
teurs de la loi ; le cadi envoyait saisir l'accusé par ses
tcliaoux, et, presque toujours, le procès commençait par
la bastonnade. Outre les cadisyil y avait encore les an-
ciens ou chefs de corporation, qui pouvaient infliger la
peine du fouet ou l'amputation des oreilles. Les voleurs
avaient la main droite coupée pour premier châtiment,
en cas de récidive , on coupait la gauche ; s i , privé de
ses mains, le coupable pouvait encore voler, on coupait
un pied 5 on rencontre souvent encore , à Alger, des men-
diants qui n'ont qu'un poignet. Le supplice des chrétiens ,
pour les délits capitaux, variait selon lés circonstances ,
 mais les juifs étaient toujours brûlés. Les maris qui prou-
 vaient l'infidélité de leurs femmes, pouvaient les faire
 mourir de faim , mais ordinairement les coupables étaient
cousues dans un sac de cuir et jetées dans la mer. Quant
 aux cas dont la nouveauté aurait pu embarrasser la saga-
 cité des juges , le coran était prêt à les décider ; grâces
 aux mille interprétations qu'ils ont l'habitude de donner
 an texte , il peut toujours leur servir de code. Les villa-
 ges éloignés du siège du gouvernement avaient leurs
scheiks qui exerçaient la justice avec droit de vie et de
 mort.




   Un jour, l'instant arriva pour nous de revenir en
France; le soleil se leva radieux sur une mer immense,
calme et brillante ; la rade était couverte de vaisseaux pa-
voises, car c'était un jour de fête : à travers l'abondante
rosée du matin, se dessinaient les dômes, les minarets et
les créneaux des murs de la ville ; puis sur un arrière