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190 rendus par un cadi qui appartenait à la classe des doc- teurs de la loi ; le cadi envoyait saisir l'accusé par ses tcliaoux, et, presque toujours, le procès commençait par la bastonnade. Outre les cadisyil y avait encore les an- ciens ou chefs de corporation, qui pouvaient infliger la peine du fouet ou l'amputation des oreilles. Les voleurs avaient la main droite coupée pour premier châtiment, en cas de récidive , on coupait la gauche ; s i , privé de ses mains, le coupable pouvait encore voler, on coupait un pied 5 on rencontre souvent encore , à Alger, des men- diants qui n'ont qu'un poignet. Le supplice des chrétiens , pour les délits capitaux, variait selon lés circonstances , mais les juifs étaient toujours brûlés. Les maris qui prou- vaient l'infidélité de leurs femmes, pouvaient les faire mourir de faim , mais ordinairement les coupables étaient cousues dans un sac de cuir et jetées dans la mer. Quant aux cas dont la nouveauté aurait pu embarrasser la saga- cité des juges , le coran était prêt à les décider ; grâces aux mille interprétations qu'ils ont l'habitude de donner an texte , il peut toujours leur servir de code. Les villa- ges éloignés du siège du gouvernement avaient leurs scheiks qui exerçaient la justice avec droit de vie et de mort. Un jour, l'instant arriva pour nous de revenir en France; le soleil se leva radieux sur une mer immense, calme et brillante ; la rade était couverte de vaisseaux pa- voises, car c'était un jour de fête : à travers l'abondante rosée du matin, se dessinaient les dômes, les minarets et les créneaux des murs de la ville ; puis sur un arrière