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176 bennes. Mon oncle s'avançait pour avoir part à cette fa- veur, mais la main disparut et ne se montra plus. Des Négresses entièrement vêtues de blanc que ces Messieurs trouvèrent fort belles , mais qui nous semblè- rent horribles avec leurs mille cicatrices sur les joues, posèrent sur un exhaussement du plancher une collation composée de confitures sèches, de fruits, d'eau glacée et de café, q u i , noir, épais et sans sucre, nous parut fort mauvais; tout cela était servi dans de la belle porcelaine anglaise , mais sans cuillers ni fourchettes. Pendant ce repas, Moun et Mollah , car tels étaient les noms peu harmonieux des sœurs de Mustapha, ne bougèrent pas de leur divan et gardèrent leurs voiles constamment bais- sés. Bientôt les Négresses apportèrent de belles pipes à bouts d'ambre, à longs tuyaux dorés, émaillés et en- richis de pierres précieuses. Pendant que nos amis fu- maient un délicieux tabac mêlé à une plante du pays, nommée kaf, qui a, dit-on, les mêmes propriétés que l'opium , je regardais avec curiosité les jolies corbeilles de palmier et de jonc du Labez, dans lesquelles s'éle- vaient des pyramides de fruits superbes ; nos belles invi- sibles firent un signe, et une des esclaves en enveloppa deux dans un morceau d'une espèce de grosse mousseline brochée d'or, et vint les offrir à M m0 de Bau... et à moi; elles nous demandèrent les mouchoirs de soie que nous portions en cravatles, et nous nous empressâmes d'ac- complir cet échange tout-à -fait dans les règles de la poli- tesse orientale. M™ de Bau... en furetant dans tous les coins delà cour, avait fait la découverte d'un mauvais instrument moitié épinette, moitié piano; un air de galop qu'elle vint à jouer donna à Mustapha l'idée de nous prier de montrer