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147 avec plus de plaisir le bon marché de celui qui se vendait à Bron et à la Guillotière, H y a grande apparence qu'il y eût peu de ménagement dans l'usage qu'ils en firent. La gaîté qui était entretenue par le grand nombre des personnes qui se trouvè- rent à celte fêle , produisit une espèce d'union entre toutes ces gens-là qui les engagèrent de ne point se séparer^ de ren- trer ensemble dans la ville et de former un concours si pro- digieux qu'à peine aurait-on trouvé place dans le grand fau- bourg de la Guillotière, pour y passer en sûreté. Celle foule augmenta par la cloche de la retraite qui préci- pita certainement le retour des personnes qui voulaient r e n - trer : les femmes craignant d'être maltraitées p a r l e u r s maris, si elles se retiraient trop lard; les enfants, par leur père et mère ; les servantes et autres domestiques ,-pa.r leurs maîtres ; et comme le pont du Rhône se trouve beaucoup plus étroit que la grande rue qui forme le faubourg de la Guillotière, la presse commença pour lors d'être plus grande , et quoique bien des gens rentrèrent sans aucun accident dans la ville , il survint malheureusement le carosse de la dame Servien, dame de la Pardieu , laquelle, après avoir attendu long-temps, s'im- palientaj elle voulut sortir absolument et traverser cette foule innombrable de peuple qui rentrait ; son cocher eut l'impru- dence d'avancer sur l'entrée du p o n t , dans L'endroit le plus rapide et jusqu'au devant du corps-de-garde, après avoir passé la barrière qui est la première du côté de la ville; deux autres carrosses qui rentraient se trouvèrent précisément à gauche dans le même endroit, à six heures un quart et quelques m i - nutes, et ce fut alors q u e commença le funeste accident qui a fait tant de bruit. La quantité extraordinaire de peuple qui se pressait d'en- trer poussèrent violemment le dernier des deux carrosses qui venaient de la Guillotière. Les chevaux de celui de la dame de Servien , fouettés par son cocher pour prendre la sortie de la .potle, furent un obstacle à ce nombre de personnes q U i , s e précipitant les uns sur les autres, firent abattre un,des che-