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exécutés samedi soir. Cet exemple prompt et sévère, malheu-
reusement nécessaire dans les circonstances allarmantes où
se trouvait cette ville , a produit la plus vive impesssion sur
les ouvriers en soie et les chapeliers ; plusieurs se sont éloi-
gnés par petites bandes , les uns déterminés par la crainte
qu'il n'exista des dénonciations contre eux , et que la justice
ne vint à les rechercher ea raison de la part qu'ils ont eu Ã
la sédition ; les autres pour éviter de se trouver dans l'alter-
native d'être forcés à suivre l'exemple des perturbateurs et
des mutins qui seraient restés, s'ils survenaient quelque nou-
veau soulèvement.
Pour empêcher que celte émigration ne s'augmente et n'ap-
porte un préjudice réel au commerce , je me suis hâté d'en
donner avis au commandant du pont de Beauvoisin, et à ce-
lui du fort de l'Écluse , afin qu'ils s'opposent au passage des
émigrants et emploient tous les moyens nécessaires pour les
obliger à retourner sur leurs pas , et à revenir travailler dans
les manufactures nationales.
J'écris à M. le duc de Tonnerre pour lui annoncer, Mgr., l'ar-
rivée du(l) bataillon durégimentdelaFère,et du détachement
de celui de Royal-la-Marine ; je le préviens également que la
brigade de Maréchaussée de Bourgoin qui avait arrêté et
amené ici le nommé Pierre Sauvage, est retournée hier matin
à sa résidence , etjeleprie en même-temps de vouloir bien
donner ses ordres pour que dorénavant les brigades de Maré-
chaussée deVienne et autres qui sont à proximité de Lyon ,
fassent le plus fréquemment possible, et surtout les fêtes et
dimanches^ des patrouilles dans le lieu appelé des Charpennes
qui dépend de son commandement. Cette précaution est
d'autant plus indispensable que le lieu des Charpennes qui
n'est séparé de cette ville que par la promenade des Brotteaux
(1) C'était le 2 e bataillon; Napoléon Buonaparte était un des soulieute-
nants; il logea dans la maison que possède aujourd'hui madame veuve Blanc,
montée de Montribloud. Il quitta Lyon avec son régiment le 21 septembre.