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  Il paraît, du reste, que, de tout temps , les PP. Carmes
virent avec peine se rapprocher d'eux toute communauté
religieuse , et que , s'ils ne purent l'empêcher , ils surent du
moins toujours en tirer quelque avantage pécuniaire. Ainsi
lorsque, au commencement du XIVe siècle, les Augustins, avec
le consentement de l'archevêque Pierre de Savoie, et plus tard
(1319) avec celui du Chapitre, vinrent de Villeurbanne, où ils
étaient déjà établis, se fixer à Lyon dans îe bourg de Seyne ou
Seynou*,lesPP. Carmes voulurent s'opposer à la construction
de ce nouveau monastère, prétendant qu'il ne pouvait être
élevé qu'à une distance de 140 cannes du leur. Une transaction
passée à Avignon en 1343 termina ce différend à l'avantage des
Carmes. Les Augustins s'engagèrent à leur payer 300 florins
en or, et, à cette condition , ils purent achever le bâtiment
qu'ils avaient commencé , et l'agrandir même, pourvu que ce
ne fût pas du côté des Carmes.
   Mais laissons de tfôté toutes ces mesquines questions
d'intérêts privés, d'autanl plus affligeantes ici qu'elles étaient
soulevées à l'égard d'une compagnie qui ne se proposait que
des œuvres de bienfaisance et de charité.
    Ce fut pendant la reconstruction de la chapelle que les
confrères de la Miséricorde, voulant perpétuer la mémoire
de CÅ“sar Laure , fondateur de leur bienfaisante institution ,
firent placer au-dessus du portail principal, sur une table de

  * L'emplacement compris aujourd'hui par la rue et le quai des Augustins
portait alors cette dénomination , qui pourrait bien être le patois du nom de
chenevière que prit plus tard ce quartier, parce qu'on y récoltait du chanvre
et qu'on le faisait brouir dans la partie a voisinante de la Saône.