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le montage des soies. Il avait amassé , dans l'exercice de sa
profession, une immense fortune, et il sut la faire servir à
de nobles usages. Ce riche bourgeois , dans sa bienfaisance
inépuisable, s'attachait de préférence à soulagerles prisonniers,
toujours nombreux à Lyon , à cause des contraintes par corps
prononcées par le Tribunal de la Conservation Juridiction de
Commerce, dont les privilèges étaient alors fort étendus. Il
traitait avec leurs créanciers , et parvenait à prOfTurer la
liberté à quelques-uns des plus malheureux débiteurs.
    Son zèle bientôt ne put suffire à la tâche qu'il s'était
imposée volontairement. Mais , convaincu de l'ulililé de son
projet, et persuadé que la charité exercée envers des.captifs,
détenus surtout pour des dettes purement civiles, ne pouvait
être que très-agréable à Dieu , Cœsar Laure, afin de donner
une plus grande extension à ses vues philanthropiques, forma
le projet de laisser à une société le soin de perpétuer son
œuvre. Nous verrons plus tard quel développement elle prit.
Les meilleures et les plus vivaces institutions ont eu, comme
celle-ci, d'humbles commencements.
   Un horrible spectacle dont Cœsar Laure fut témoin vint
 hâter sa résolution et accroître encore , dans sa pensée , les

 plus son salon des Echos ni sa fontaine Camille. Il n'y a plus que des ruinçs.
 Tout est impitoyablement tombé sous les coups de la bande noire. De sa
 splendenr passée, Neufville n'a conservé qu'un nom et le souvenir des nobles
 hôtes qu'il a reçus ; Villeroy , ce cher favori de Louis XIV, et Boufflers, ce
 spirituel faiseur de vers et de bons mots du XVIIIe siècle , le duc de Lauzun et
 la maréchale de Luxembourg. Des ruines et des noms, autres ruines de la
 tombe, voilà tout ce qui nous reste de cet antique marquisat.