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458 ment en marbre noir, à la mémoire de M. Thomas, son confrère, sur lequel est gravé, en style lapidaire, l'éloge de cet académicien. Il n'y a rien moins que cela. J e suis allé à Oulîins : j'en ai parcouru les murs de l'église , visité le pavé pour y voir cet hommage rendu aux talents et à la vertu, et je n'y ai vu qu'une simple pierre qu 1 couvre la cendre de cet auteur. Il y a si peu de signes ex- térieurs consacrés à sa célébrité, que j'ai été obligé de demander à un paysan où a été enterré le Monsieur qui est mort, l'année dernière, dans le palais de Monsei- gneur. Je pensais à l'instant que c'était l'adulation qui avait fabriqué ce mensonge, ou que l'on désirait exciter l'émulation des gens de lettres. Comme cette erreur circule dans toute la Finance, et peut-être plus loin, je vous p r i e , Monsieur, de détromper , par la voie de votre jour- nal , vos lecteurs, qui ont cru jusqu'à présent ce tribut académique exister (1). « Je suis surpris que Monseigneur l'Archevêque de Lyon, qui aime la vérité, ne vous ait pas désabusé, ainsi que les autres rédacteurs des feuilles périodiques. Ce prélat judicieux pense, j ' e n suis s û r , qu'un pareil monu- ment conviendrait mieux dans un lycée, dans une salle oratoire, que dans le temple du seigneur, où la piété doit respirer plus que l'esprit et le génie. Que dirait la religion, si elle voyait, dans son sanctuaire, un orateur profane exposé à l'admiration des fidèles? N'a-t-elle pas déjà à gémir de n'y pas voir les Bossuet, les Bourdaloue, les Fénélon , les Massillon, qui ont fait tant de fois en- tendre leurs voix pour augmenter son triomphe ; qui nous ont laissé des œuvres infiniment plus utiles que (1) Cette chute de phrase n'est guère académique !