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ment en marbre noir, à la mémoire de M. Thomas, son
 confrère, sur lequel est gravé, en style lapidaire, l'éloge
de cet académicien. Il n'y a rien moins que cela. J e
suis allé à Oulîins : j'en ai parcouru les murs de l'église ,
visité le pavé pour y voir cet hommage rendu aux talents
et à la vertu, et je n'y ai vu qu'une simple pierre qu 1
couvre la cendre de cet auteur. Il y a si peu de signes ex-
térieurs consacrés à sa célébrité, que j'ai été obligé de
demander à un paysan où a été enterré le Monsieur qui
est mort, l'année dernière, dans le palais de Monsei-
gneur. Je pensais à l'instant que c'était l'adulation qui
avait fabriqué ce mensonge, ou que l'on désirait exciter
l'émulation des gens de lettres. Comme cette erreur
circule dans toute la Finance, et peut-être plus loin, je vous
p r i e , Monsieur, de détromper , par la voie de votre jour-
nal , vos lecteurs, qui ont cru jusqu'à présent ce tribut
 académique exister (1).
     « Je suis surpris que Monseigneur l'Archevêque de
Lyon, qui aime la vérité, ne vous ait pas désabusé, ainsi
que les autres rédacteurs des feuilles périodiques. Ce
prélat judicieux pense, j ' e n suis s û r , qu'un pareil monu-
ment conviendrait mieux dans un lycée, dans une salle
oratoire, que dans le temple du seigneur, où la piété
doit respirer plus que l'esprit et le génie. Que dirait la
religion, si elle voyait, dans son sanctuaire, un orateur
profane exposé à l'admiration des fidèles? N'a-t-elle pas
déjà à gémir de n'y pas voir les Bossuet, les Bourdaloue,
les Fénélon , les Massillon, qui ont fait tant de fois en-
tendre leurs voix pour augmenter son triomphe ; qui
nous ont laissé des œuvres infiniment plus utiles que

  (1) Cette chute de phrase n'est guère académique !