Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                      259
jugés et de l'erreur, et ils en supportent la peine ; mais c'est
 pour leurs enfants qui auront le bonheur de vivre sous vos
 lois.
    Les ouvriers manufacturiers de la ville de Lyon, après
 avoir travaillé pendant 50 ans , arrivent tous à la vieillesse
sans avoir d'autres ressources que la mendicité. Les hôpitaux,
établis jusqu'à ce jour pour leur servir d'asile , étant bornés
à leurs revenus propres et à une modique part dans la répar-
tition du produit de l'octroi, ne peuvent en recevoir qu'un
certain nombre; encore, pour le diminuer, ne reçoit-on
qu'au-dessus de 70 ans. En ce moment, il existe 1500 vieil-
lards septuagénaires inscrits pour entrer à leur tour dans l'hô-
pital de la Charité, et il n'y a que 152 hommes et 233 femmes
à remplacer au fur et à mesure de décès : il est certain que les
4j5e des inscrits mourront sans pouvoir y entrer. Cette ressour-
ce des hôpitaux, qui est absolument sans effet, comme on le
voit par l'expérience, est cependant entretenue et prônée avec

semblables circonstances, la seule ressource de la plupart de nos ouvriers.
L'établissement d'une caisse d'artisans n'a jamais existé qu'en projet. La
caisse d'épargnes y supplée, nous dira-t-on; mais elle n'est obligatoire pour
personne. Eu été , que de gens vivent dans l'imprévoyance de l'hiver. Une
caisse d'artisans, nous le croyons, trouverait de grands obstacles. Mais pour-
quoi une caisse de secours et de prévoyance, au contraire de celle proposée
dans cette adresse, ne se formerait-elle pas parmi nos commerçants pour
venir dans les mauvais jours au-devant des plus pressantes infortunes? Pour-
quoi nos fabricants ne s'engageraient-ils pas à verser tous les mois une somme
stipulée par eux et réglée d'après le nombre de métiers occupés par chacun
d'eux. Il leur serait beaucoup plus facile qu'à l'ouvrier de supporter cette lé-
gère taxe. Ce serait là un lien nouveau qui attacherait le travailleur au fabri-
cant. Ne serait-il donc pas plus rationnel, plus équitable, que ceux qui, dans
les temps heureux, ont joui des bénéfices et des avantages que leur a procuré
le travail des ouvriers en soie , fussent seuls appelés à soutenir leur existence
dans les moments de crise commerciale.

                                      JVo