page suivante »
242 qui confirme le même lait quant à Lyon ; 3° sur un passage de Dion Cassius où il est dit que le sénat romain , craignant que les généraux Lepidus et Plancus qui commandaient dans la Gaule transalpine ne se joignissent à Marc Antoine, après la mort de César, donna l'ordre à ces généraux de bâtir une ville au confluent du Rhône et de la Saône pour y établir les habilans de Vienne autrefois chassés par les Allobroges. Nous essayerons de prouver que tous ces argumens ne peu- vent résister à la discussion. L'inscription de Gaëte etle passage de Sénèque ne prouvent qu'une chose , c'est que Plancus conduisit une colonie à Lyon; or, de simples officiers romains conduisaient souvent de sem- blables colonies dans des lieux où des villes existaient déjà , ce qui ne constituait donc point la fondation d'une ville , ni même l'établissement réel et fixe de la colonie, puisque cet établissement fixe ne pouvait avoir lieu et la colonie ne pou- vait prendre le nom de municipe qu'autant qu'on avait fait le partage des champs aux soldats légionnaires , car on sait que le sénat romain, auquel nous n'attribuerons pas la générosité extraordinaire de faire bâtir une ville à ses frais, avait du moins celle de donner largement aux cohortes romaines, ce qui ne lui appartenait pas , c'est-à -dire les terres des peuples vaincus, et, à défaut de celles-ci, il s'emparait même de celles des Latins , voir de celles du poète Virgile. Mais il n'y a rien, dans les anciens historiens qui puisse faire soupçonner que Plancus eut assigné des champs aux soldats , ni qu'il eut fait donner à Lyon le rang de municipe , tandis qu'une phrase de Sénèque , où se trouvent ces mots : Marci municipem vides , prouvent d'une manière certaine que Lyon, ville gauloise, existant déjà depuis des siècles à cette époque, ne fut élevée au rang de municipe que par Marc-Antoine, car ce mot Marci ne peut s'appliquer qu'à lui ; une autre preuve vient encore s'ajouter à celle-ci ; ce sont les médailles frappées en l'hon- neur de ce triumvir qui portent son effigie d'un côté avec ces lettres et caractères : m. vm. R, P. C. et, sur le revers, le mot