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qui confirme le même lait quant à Lyon ; 3° sur un passage
de Dion Cassius où il est dit que le sénat romain , craignant
que les généraux Lepidus et Plancus qui commandaient dans
la Gaule transalpine ne se joignissent à Marc Antoine, après la
mort de César, donna l'ordre à ces généraux de bâtir une
ville au confluent du Rhône et de la Saône pour y établir les
habilans de Vienne autrefois chassés par les Allobroges.
    Nous essayerons de prouver que tous ces argumens ne peu-
vent résister à la discussion.
   L'inscription de Gaëte etle passage de Sénèque ne prouvent
qu'une chose , c'est que Plancus conduisit une colonie à Lyon;
or, de simples officiers romains conduisaient souvent de sem-
blables colonies dans des lieux où des villes existaient déjà ,
ce qui ne constituait donc point la fondation d'une ville , ni
même l'établissement réel et fixe de la colonie, puisque cet
établissement fixe ne pouvait avoir lieu et la colonie ne pou-
vait prendre le nom de municipe qu'autant qu'on avait fait le
partage des champs aux soldats légionnaires , car on sait que
le sénat romain, auquel nous n'attribuerons pas la générosité
extraordinaire de faire bâtir une ville à ses frais, avait du
moins celle de donner largement aux cohortes romaines, ce
qui ne lui appartenait pas , c'est-à-dire les terres des peuples
vaincus, et, à défaut de celles-ci, il s'emparait même de celles
des Latins , voir de celles du poète Virgile. Mais il n'y a rien,
dans les anciens historiens qui puisse faire soupçonner que
Plancus eut assigné des champs aux soldats , ni qu'il eut fait
donner à Lyon le rang de municipe , tandis qu'une phrase de
Sénèque , où se trouvent ces mots : Marci municipem vides ,
 prouvent d'une manière certaine que Lyon, ville gauloise,
 existant déjà depuis des siècles à cette époque, ne fut élevée
 au rang de municipe que par Marc-Antoine, car ce mot Marci
 ne peut s'appliquer qu'à lui ; une autre preuve vient encore
 s'ajouter à celle-ci ; ce sont les médailles frappées en l'hon-
 neur de ce triumvir qui portent son effigie d'un côté avec ces
 lettres et caractères : m. vm. R, P. C. et, sur le revers, le mot