page suivante »
218 rurgie pratique. Pendant quatre années qu'il passa dans ce vaste établissement, il remporta plusieurs fois les prix qui étaient distribués, tous les ans, à la suite des concours publics. En 1779, Desgranges après les examens d'usage soutenus devant le Collège royal de chirurgie, obtint d'être aggrégé à ce corps savant, q u i , jusqu'à l'époque de sa dissolution , a compté dans son sein tous les chirurgiens distingués qui ont exercé leur art à Lyon. En 1788, il fut reçu docteur en médecine de l'Université de Valence. En 1793, les habitants de Lyon, qui supportaient avec peine le joug de la Convention nationale, se décidèrent à ne plus obéir à ce pouvoir suprême et tyrannique, et cette réso- lution courageuse les amena à soutenir un siège contre les arméesrépublicaines. Desgranges fut nommé chirurgien major général de l'armée du déparlement, et, pendant quarante jours que dura le bombardement de Lyon , il ne cessa de donner des preuves de courage, de savoir et d'habileté dans l'art d'opérer. Lyon, après deux mois de siège, vit une partie des braves qui l'avaient défendu obligés de fuir une mort plus certaine et plus horrible cent fois que celle qu'ils avaient bravée dans les- combats, je veux dire l'échafaud ! Desgranges eut le bonheur d'échapper à la fureur des vainqueurs, e t , à prix d'or, il ob- tint un passeport et un guide, à l'aide desquels il parvint en Suisse et se fixa dans le pays de Vaud. Le titre de chirurgien en chef de l'armée qui avait défendu Lyon, lui valut, dès son arrivée, une réputation qui s'accrut rapidement par les suc- cès qu'il ne tarda pas à obtenir dans la pratique de la méde- cine et de la chirurgie. Quoique étranger et d'une religion dif- férente, ce médecin fut apprécié en Suisse. Les sociétés savan- tes de Berne, deBâle et de Zurich s'empressèrent de l'associer à leurs travaux, les citoyens l'entourèrent partout de la con- sidération qui était due à son savoir et à son caractère; en- fin le sénat de Berne, voulant qu'il conservât un témoignage