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73 quel il supprime tous les détails qui pourraient éparpiller l'attention et nuire à la séduction qu'exercent ses tableaux au premier a s p e c t , fait autant d'honneur à son esprit qu'à son talent. M. Fonville a exposé un assez bon nombie de paysages, auxquels il nous semble qu'on n'a pas rendu toute la justice qui leur était due. Timide dans sa couleur , parce qu'il voit peut-être autour de lui avec quelle facilité on en abuse , il n'ose pas assez; mais si ses tableaux manquent un peu d'ef- fet, ils sont pleins de jolis détails , que ceux qui ne sont pas toul-à -fait étrangers à l'art doivent apprécier. Il y aurait peu de chose à ajouter à sa Vue de Saint-Cyr et à celle de Vicovaro, pour en faire deux forts bons tableaux. Quelques échos d'une lumière un peu chaude sur les masses d'arbres, et dans les parties saillantes, suffiraient pour leur donner Je brillant d'aspect qui leur manque, et qui bien sou- vent décide le succès dans des tableaux moins beaux que ceux de M. Fonville. Les paysages que M. Leymarie a exposés attestent de ses progrès : un charmant dessin, destiné sans doute à servir de titre à un album , nous a paru exécuté avec un goût et une adresse remarquables. Paris n'a pas manqué à l'appel fait au nom des arts , et MM. Lapilo, "Viard , Justin Ouvrié , Thuillier , Mercey, nous ont envoyé quelques tableaux, pour l'éloge desquels il fau- drait plus d'espace et de temps que nous n'eu avons à notre disposition. La révolution, avec sa réforme inintelligente et son imita- lion fausse et forcée de l'antique , a détruit notre ancienne et belle école de sculpture ; nous ne sommes pas encore par- venus à l'égaler. De celte époque jusqu'en 1820 , on ne peut citer que quelques gracieuses productions de Chaudet, quel- ques bas-reliefs de Moilte, et, en petit n o m b r e , les œuvres de Bosio ; on ne peut rien dire des beaux ouvrages de R o l - land, qui ont passé inaperçus; mais depuis quinze a n s , des