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     « Mais les calamités de la nature sont comme les catastro-
 phes politiques ; on les oublie aisément. Les leçons si vantées
 de l'histoire sont presque également perdues et pour les géné-
 rations qui ont souffert et pour les générations qui en ont
 pris la place. C'est ainsi que ceux qui ont entrepris de re-
 faire la commune de la Guillotière , oublient les œuvres du
 Rhône aussi complètement q u e si ce fleuve n'existait pas. »
    Notre ville est menacée d'être tôt ou tard abandonnée par
 le Rhône ou envahie par ses eaux. Les bancs de sable qui se
 forment successivement sur sa rive droite tendent sans cesse
 à ramener ce fleuve dans son ancien l i t , au pied des Balmes
 viennoises, ou bien ils le forceront à se creuser un passage
 sur le territoire des Brolteaux et de la Guillotière. Une fois
 que son cours aura pris u n e nouvelle direction, que d'énor-
 mes dépenses ne faudra-t-il pas pour l'en faire changer et le
 ramener où il est! Le lit de nos rivières , p a r l'effet des terres
 végétales, des cailloux et des sables que leurs courants entraî-
 n e n t , par la formation des alluvions, se trouvera un jour for-
 cément d é p l a c é , si on ne se hâte de le maintenir par un vaste
 endiguement (1).                                                      L . BOITEL.


en partie de la valeur des terres qui seraient rendues à l'agriculture. L'Acadé-
mie de Lyon a fait de ces grandes pensées, en l'année 1825 , le sujet
d'un concours qui n'a pas été sans résultat ( 2 ) , et le conseil municipal de la
Guillotière , celui de l'une de ses plus importantes délibérations (3). »
   (1) M. Guillard a lu, en 1834, à la Société d'Agriculture uu remarquable
Mémoire sur l'Endiguement du Rhône depuis Jons jusqu'à la Tête-d'Or. Nons
y renvoyons ceux de nos lecteurs qui s'intéressent à d'aussi utiles travaux.

      (a) L'Académie de Lyon a posé la question en ces ternies : « Quels sont les moyens de
« mettre les Brotteanx, territoire de la Guillotière , â l'abri des inondations, et de faire servie
« en même temps les travaux d'art qu'on y pourrait faire, à la prospérité industrielle et cora-
il merciale de la ville de Lyon ! » La durée de ce concours ouvert en 182a , fermé en 1826",
ne permettait pas d'obtenir toutes les lumières qu'exigeait un sujet si vaste. Cependant M. Le
François , auquel l'Académie a décerné avec raison sa grande médaille d'or , à titre d'encou-
ragement, a eonsigné dans un discours très-abrégé, trop peut-être , et dans un plan qu'il y
a joint, un très-grand nombre de faits et d'observations que l'administration et les spécula-
teurs pourront consulter avec fruit.                                             G.
      (3) E n date du 34 juillet 182S.



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