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460 » SOIES ET COCONS. 1769. — Malgré les bises de mai, la feuille de mûrier de- meure belle et le 10 juin, on savait de Piémont, de Languedoc et du Comtat que la récolte serait bonne. « On nous marque de Turin que les cocons ont diminué de 22 à 17 livres le rub (lequel est évalué à 26 livres) et les organsins de 40 à 50 sols par livre, à cause de l'abondance. Mais1, en novembre, M. Jor- dan, de Lyon, écrivait : « nos fabricants n'ont pas cœur à l'ouvrage ; les trames et autres qualités ont plutôt perdu que gagné du terrain. » Quant aux affaires, elles sont moins lan- guissantes. 1770. — « On estime, en France, la récolte moindre d'un tiers que la précédente, les cocons plus chers de 10 %et moins mauvais. » Ainsi pense M. Jordan, de Lyon. (13juin).Ilcroità une augmentation pareille des organsins et au manque de soies à Beaucaire:.Au surplus,» la situationde nos fabriques est cri- tique ; Paris est à peu près pourvu pour l'hiver et paye mal ; ceux qui l'approvisionnent ne se soucient pas d'y faire de nou- vaux crédits ; l'Allemagne, tire peu à cause des troubles de. Pologne ; ainsi, l'on ne peut tabler que sur une mince consom- mation. — Il reste beaucoup de matière vieille et la récolte pendante, quoique moindre d'un tiers que l'autre, ne laisse pas d'être honnête. » Il ajoute que le déficit, en Piémont, s'élève du tiers à la moitié, que l'Italie est un peu moins mal- traitée ; qu'à Beaucaire, le 27 juillet, les soies avaient débuté par les prix de l'année dernière et que les Piémontais soute- naient leurs organsins à cause du mauvais rendement des cocons. 1771. — Après des plaintes prématurées, le beau temps ramène l'espérance. En Piémont, les mûriers n'ont pas souffert du froid. Mais l'événement encore chanceux de la récolte n'é- meut en rien le commerce, « attendu le peu de consomma- mation de nos fabriques qui se trouvent chargées d'étoffes et qui seraient écrasées » en cas de succès. Jusqu'au 18 mai, les apparences sont belles à Turin, malgré un retard probable. Le 9 juin, les nouvelles de toutes parts sont très-bonnes. Dès le 21, les lettres de Piémont annoncent une mauvaise montée et la mortalité des vers ; en Provence et. en Languedoc, on n'est pas rassuré sur l'issue finale. Toutefois, si la qualité des cocons est médiocre, en Piémont, la quantité y est en général