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LA FABRIQUE DE «ON AU XVIII0 SIÈCLE, 115 « nos négociants, et surtout parmi les femmes, entraine la « ruine d'un grand nombre de maisons. » L'auteur adresse aussi des conseils à notre ville : « N'oublie « jamais, ô Lyon, que c'est à tes dessinateurs que tu dois en « grande partie la prospérité de tes manufactures, que c'est à « eux que tu es redevable de ces miracles de l'industrie, que « chaque jour voit éclore dans ton sein. Souviens-toi de ce /«- « meiix Revel, le compagnon des travaux du célèbre Lebrun, qui « surpassa par ses brillants dessins tout ce qu'il y avait eu ja- • mais de plus habile en ce, g e n r e . . . . . . Souviens-toi que c'est < « dans tes murs qu'est né le célèbre de Lassale, (1) qui a tant « contribué à la gloire et à la prospérité de tes manufactures. » Je ne suivrai pas le professeur Bertholon (2) dans tous les détails qu'il donne sur l'industrie lyonnaise, car cela me condui- rait trop loin ; mais les lignes ci-dessus, relatives au dessin qui avait mis surtout 'nos tissus en faveur, «ont parfaitement de circonstance aujourd'hui, et je ne peux m'empêcher de faire re- marquer combien la disparition des,étoffes façonnées est préju- diciable à notre fabrique. Les femmes à la mode ont remplacé les dessinateurs par des tailleuses qui entassent chiffons sur chiffons, et produisent des toilettes du dernier mauvais goût. 11 faut cependant avouer, pour être juste, que les robes contem- poraines ont un grand avantage, en ce qu'elles sont confection- nées pour balayer les rues. Le fameux Jean Revel précité, peintre, auteur du perfection- nement dans l'art d'appliquer le dessin à la fabrication des étoffes de soie, naquit à Paris le 6 août 1684 et mourut le 5 décembre 4751, à Lyon, où il s'était fixé depuis 1710. Le volume des Lyon- nais dignes de mémoire, auquel j'emprunte ces détails, dit qu'il avait été élève de Charles Lebrun, et le même fait est raconté par (1) Philippe de Lassale, dessinateur et mécanicien, né à Scyssel le 25 septembre 1723, mort à Lyon le 27 février 1804. (Lyonn. dignes de mêm.), L'abbé Bertholon s'est donc trompé en le faisant naître à Lyon. i (2) Bertholon a été professeur à l'Ecole centrale de Lyon (Lyonn. dignes de mém.).