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                SOIES ET COCONS
                       NOTES HISTORIQUES




         A M. le Directeur de la Revue du Lyonnais.      '

   En attendant que l'exploration des archives publiques ou
particulières ait jeté quelque jour sur l'état de la séricicul-
ture en France depuis le xvie siècle jusqu'au milieu du xixe,
j'ai recueilli à votre intention quelques notes sur cet intéres-
sant sujet. Elles se rapportent pour la plupart, il est vrai, au
département de là Drôme ; mais le Lyonnais et le Dauphiné,
intimement unis par des liens d'or et de soie, ne peuvent que
gagner à se mieux connaître.
   Loin de me prévaloir de l'autorité d'Olivier des Serres (nom
qu'il se donne lui-même dans ses lettres), touchant l'introduc-
tion des premiers mûriers à Allan, dans le voisinage de
Montélimar, je ferai honneur de la culture de cet arbre pré-
cieux, soit aux princes d'Anjou, soit aux papes d'Avignon,
d'accord en cela avec le ministre Rolland et avec le pasteur
Fraissinet.
   Je laisserai également de côté les écrits et les efforts de
Laffemas, valet de chambre du roi Henri IV, né à'Beausem-
blant, près Saint-Vallier, pour étendre la réputation du mû-
rier et le commerce des soies, et la justification d'une con-
duite, peut-être peu patriotique, se tirera de la pénurie des
documents relatifs aux premiers développements d'une indus-
trie appelée plus tard à un si brillant avenir.
   En 1662, Martin la Plante, notaire et procureur d'Étoile, à
11 kilomètres de Valence, vendait ses cocons 10 sols la livre.
En 1673, il donna 14 onces 1/2 de graines de vers à soie à
diverses personnes, auxquelles il fournissait la feuille; sa
moitié du produit, qui fut de 234 kilogr., lui rapporta 117
livres, les cocons ayant valu 10 sols la livre. Ils se payèrent