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                      CONSTANCE DAYMER.                         20£

qu'il est tout en faveur d'une de nos pupilles. Nous faisons des
vœux pour qu'il réussisse à sa satisfaction.
  Agréez, monsieur le maire, l'assurance de ma considération
distinguée.
    L'administrateur de la Charité de Lyon :    MOIAOT-FRAPPET.

                          LETTRE III.

           Louise Macariel à Constance Daymer.
                                           Lyon, 7 mars 1865.

         Ma chère,
   Il y a bien longtemps que tu ne m'as pas écrit et je com-
mence à douter de toi, que tu te rappelles de ta promesse de
nous écrire et de nous oublier jamais. Mais il faut que je te dise
que j'ai changé de place, et je m'en empresse, pour que tes let-
tres n'aillent pas s'égarer chez mes anciens maîtres. Tu vas me
demander pourquoi j'ai quitté, si j'étais mal, si l'on me faisait
la vie dure ou si le monsieur me poursuivait. Non du tout. C'é-
tait d'assez bonnes gens ; mais je m'y ennuyais. Et puis, voilà
que pour leurs enfants, cette année, ils ont loué ou acheté une
campagne, si bien que madame m'a prévenue qu'à Pâques elle
irait s'établir avec moi. Tu penses l'effet que ça m'a' fait II y
a ici Lise Renault, Ângèle Pomard, et deux autres demoiselles,
avec qui nous nous sommes promis de ne jamais nous quitter et
de nous visiter toujours. Deux d'abord, qui sont en condition
comme moi, refusent d'entrer dans les piaisons où on ne leur
permet pas de sortir quatre heures au moins par semaine. En
sorte que, voyant cela, je n'ai rien dit pour ne pas contrarier
madame, et j'ai commencé à parler que j'avais un oncle bien
malade, qu'il convenait que j'aille le voir pour qu'il me mette
un peu dans son testament, et comme il ne m'oublierait pas
alors, que s'il mourrait j'aurais du bien et ne resterais plus en
condition.
   J'ai très-bien mené mon affaire pour qu'on ne se doute de
rien et pour ne pas peiner madame, qui est bonne, à preuve