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232                    CONSTANCE DAYMER.                          "*
Louise Sambet, morte aussi, mais après avoir survécu une quin-
zaine d'années à son mari. Elle laisse notamment une fille ma-
riée à un savetier d'Yenne. Sa succession, non encore partagée
comme je l'ai dit, comprend plusieurs petits immeubles dans ce
canton et une maisonnette à Boëge. La maisonnette peut valoir
600 fr. et lés biens d'ici de S à 6,000. J'ai reçu, il y a 2 ou 3
ans, la visite de l'un des cohéritiers, Pierre-Jacques-Isidore,
qui voulait faire un emprunt sur sa part ; ce que je n'ai pas
voidu négocier.
   Je suppose que c'est l'individu qui propose à M. Pellerin de
recevoir la main de sa fille avec la suite d'un commerce que vous
me signalez comme important. Les renseignements que voilà
sont en si parfait contraste avec ceux reçus de son acquéreur
par votre client Pellerin, que l'affaire n'aura sans doute nulle
suite. Votre Lollier, qui prétend avoir ici 50,000 fr. de pro-
priétés, n'y trouverait pas 1,000 fr. de crédit. S'il s'agit de
Pierre-Jacques-Isidore, je dois ajouter, pour vous, confidentiel-
lement, qu'il m'a montré la figure d'un coureur de tavernes et la
langue dorée d'un escroc.
   Enchanté d'avoir pu servir votre client dans cette occurrence,
je vous offre l'expression de ma considération bien distinguée.
                                        PELLETEZ,   notaire.

                            LETTRE XXIII.

           De Mad. Servolet à Constance Daymer.
                                       D'Abbins, le 3 avril 66.
          Ma chère fille,
   Voilà près d'un an que vous nous avez quittés. Vous ne l'avez
pas fait sans esprit de retour. Nous avons retrouvé dans vos let-
tres cette pensée que vous exprimiez ici en partant. Vous nous
aimez toujours, j'en suis sûre, nous qui vous aimons tant. Vous
m'auriez écrit plus souvent, si j'avais pu vous répondre. Vous
le savez, je n'ai pas votre grande instruction ; j'écris fort mal et
ma vue a baissé depuis votre départ. Aussi, n'ayant plus ma