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ETIENNE SIARTELLANGE. 345 maître travaillait à ce tableau en novembre '1641 ; Mar- tellange, quoique étant} mort la même année, n'a sans doute pas été étranger à cette commande qui fut faite par Sublet de Noyers, qui était le protecteur des deux artistes. « Il m'a fallu aussi, par nécessité, outre mes autres ouvrages, ter- ci miner, pour le mois de novembre prochain, un grand tableau de seize « pieds de haut, dont M. des Noyers a fait présent au Noviciat des Jésuites. « Les figures y sont en assez grand nombre et plus grandes que nature..; » le 20 septembre : «....Je travaille à celui du Noviciat des Jésuites; c'est un « grand ouvrage ; il contient quatorze figures plus grandes que nature ; et « c'est celui qu'on veut que je finisse en deux mois... ; »le 21 novembre : ce..-.. Je finis à présent un grand tableau pour le maître-autel du Noviciat « des Jésuites, mais je le fais trop à la bâte; autrement il pourrait réussir « quant à la disposition. Il sera fini pour les fêtes de Noël s Parlant enfin de certaines critiques qui avaient été faites sur cet ouvrage, il écrivit à des Noyers : « Que ceux qui prétendent que le Christ ressemble plus « à un Jupiter tonnant qu'à un Dieu de miséricorde, devraient .êtrepersua- » dés qu'il ne lui manquera jamais d'industrie pour donner à ses figures u des expressions conformes à ce qu'elles doivent représenter ; mais qu'il « ne peut et né doit jamais s'imaginer un Christ, en quelque action que ce « soit, avec un visage dé torticolis, ou d'un père douillet, vu qu'étant sur « la terre parmi les hommes, il était même difficile de le considérer en « face; on doit me pardonner de m'enoncer'ainsi, parce qua j'ai vécu « avec des personnages qui ont su m'entendre par mes ouvrages, mon « métier n'étant pas de savoir bien écrire...,» En ce moment, Poussin était singulièrement aigri par les contrariétés que la jalousie des autres artistes lui avait suscitées (Voyez biogr. Didot, Poussin, par H. Bouchitté, i-t le Recueil de lettres de'L. J. Jay, 1817). Nous reviendrons sur ce sujet dans notre biographie de Le Mercier. Poussin a aussi fait un dessin des armoiries de M. des Noyers pour le Noviciat. Ce tableau est au Louvre (n° 434), sous co titre : Saint François Xavier rappelant à la vie la fille d'un habitant de Cangorima [Japon).[H. 4,44. L. 2,34. Figures de grandeur naturelle. M. F. Yillot nous explique qu'il fut acheté, en 1763, par la Caisse des bâtiments du roi, moyennant 3,800 livres. Ce fut probablement le renvoi des Jésuites de France, versj celte époque, qui motiva l'aliénation de cette toile, qui a pu ainsi être sauvée. 23