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310 HISTOIRE DE SAINT-TRIVlEn-EPb-IÎOMBES. la chaîne des montagnes du Beaujolais, au midi les trois cîmes du Mont-d'Or lyonnais, et à l'est les monts du Bugey, derrière lesquels se dressent les Alpes et le Mont- Blanc, couverts de neiges éternelles. On dit que l'habitant du Charollais a une affection très- tendre pour son bétail et qu'il soigne son bœuf, son porc malade aussi bien, mieux même peut-être, que ses plus proches parents ; le Bressan n'a pas moins de sollicitude pour les animaux qui remplissent ses écuries et peuplent sa basse-cour, et, non content d'employer les moyens qu'indique la médecine, il se met en route, à certaines époques de l'année, pour invoquer les divers saints qui ont, croit-il, la spécialité de veiller sur les différentes espèces d'animaux qu'il élève; et ce n'est pas partout qu'on peut s'adresser à ces saints. Saint-Trivier a le privilège d'être le siège de trois de ces naïfs'pèlerinages ; le jour de saint Antoine, une grande affluence se presse dans son église pour obtenir la santé deces charmants petits habillés de soie, dont on ne parle jamais sans employer cette expression : Sauf votre respect ! Au pape saint Marcel, on demande que ce noble animal, que toute,.la Bresse élève arrive abonne fin, et saint Denis, invoqué pour les couvées de la volaille, est regardé comme le saint des nids, char- mante manière- d'entendre son nom. Ne crois pas, cher lecteur, que je tourne en ridicule la simplicité de ces braves paysans, j'aime, au contraire, leur foi naïve et je souhaite que toujours saint Antoine, saint Marcel et le bon saint des nids conservent leur vogue. Quand on croit à Dieu et à . ses saints, et lorsqu'on va en pèlerinage, ne_serait-ce qu'à Saint-Trivier,ton n'est pas encore agrégé à laconfrérie du citoyen pétrole. Mais ne mettons pas le feu à cette essence malsaine, et reculant de treize siècles et trente-quatre ans, voyons ce qui se passait sur les bords du Moignans en l'an de grâce 539.