Revue du Lyonnais » série 3 - n°16 ( 1873 ) » pp.042

42               HÔPITAL DE LA QUARANTAINE.                 \

   « Sur ce qui a esté représenté à l'assemblée par les
sieurs eschevins, par la bouche du sieur Barillon, l'un
d'eux/que chascun a été adverty comme le mal contagieux
 ayant dès le mois de may commencé à se prendre en la
maison d'icelluy des1 habitants de cette ville, assise en la
rue de Saint-Jules; et, depuis, a fait tel progrès en la rue,
qu'il l'a presque entièrement désertée; et d'icelle, s'est en-
suite glissé presque par toutes les autres rues de la-ville.
Ainsy il n'est que trop congru, pour *ce qu'on résoudra,
de pourvoir aux nécessités et assistances des malades.
Ils ont apporté tout l'ordre à eux possible par l'établisse-
ment de commissaires de santé et d'un chirurgien, tant pour
visiter les malades de la ville que pour panser les demeu-
rant au dehors qui se trouvent affligés de la maladie;
prêtres et religieux, pour assister de consolations les ma-
lades hospitalisés, pour ensevelir les morts, gardes et
autres personnes nécessaires pour les pourvoir et fournir
de vivre et de remèdes; et la plupart des quelles il faut
payer de gros gages, outre qu'il les faut tous nourrir;
acheter quantité de pain, faire des cabanes pour mettre
les quarantainiers en grand.nombre, la plupart tous pau-
vres, et qui mourroient tous de faim, s'ils n'étoient nourris
aux despens du public.
   Pour à quoy subvenir, la ville n'ayant, pour chascun de
ces frais, assis aucuns deniers patrimoniaux ni revenus ;
au contraire, redevable de plusieurs sommes à divers par-
ticuliers ; je fus advisé de les continuer, sous espérance
que l'on ne tarderoit pas longtemps de faire une queste
dans la ville, laquelle a esté faite ; et ce qu'il en est pro-
venu employé et consommé il y a plus d'un mois, depuis
lequel, le mal ayant continuellement augmenté ; pour conr
tinuer les assistances il a fallu entrer en de grandes,
avances, auxquelles ne pouvant plus fournir, la dette en
allant tous les jours augmentant; ils ont fait convoquer la
présente assemblée, afin d'aviser au moyen de trouver
promptement de l'argent. »