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             ÉTYMOLOGIE DU NOM DE MOÎiTRICHABD.                    193

petit lézard qui s'était dirigé vers le coteau voisin, d'où il était
revenu reluisant comme l'or et était rentré dans sa bouche. Le
roi fit alors fouiller, dans ce lieu et y trouva des richesses im-
menses (i). » De son côté, Maan, historien de la cathédrale de
Tours, qui, tout en répugnant à la fable d'Aimoin et consorts,
se croit consciencieusement obligé, en vrai latinisant qu'il est,
de conserver la précieuse idée de trésor, assure que Montresor
a reçu la brillante dénomination dont il est gratifié, du terrain
sur lequel Foulques-Nerra l'avait bâti. Cet emplacement,
assure-t il, relevait du trésor de Saint-Martin (2).'
    Comme on le voit, le Montriehard du Doubs se, trouve infé-
 rieur au Montresor d'Indre-et-Loire, quant à la richesse de
 l'intervention étymologique ; mais laissons ces absurdités, et
 revenons à notre trichard.
     J'ai dit que cet élément construit signifiait une triple clôlure,
 une montagne triplement fortifiée par la nature ou par l'art, ou
 par l'un et l'autre. Aucun, en effet, des châteaux qui portent
  cet élément dans leur nom ne fut édifié hors de ces deux con-
  ditions rigoureuses (3).
     Le Montriehard de Loir-et-Cher,lui, malgré les efforts réunis des
  hommes et des âges, garde une partie de ses triples moyens de
  défense. Sur ses rochers, le génie militaire du temps s'était con-
  tenté d'utiliser, le travail de la nature (4). La description de
  Guillaume-le-Breton donne l'idée de quelque chose de formida-
  ble. « La force naturelle du site,.une suite continue d'escarpe-
  ments étroits, partout renforcée d'un rempart .élevé, et une
  troupe très-nombreuse d'habitants opposaient un obstacle in-
   surmontable (5). »
   (1) Chalmel, id.. ibid.
   (2) Id., ibid.
   (3) V. Sur les forteresses gauloises munies de toutes leurs défenses,
 M. de Verneilh, JSullet. Monument., t. X, sér. 3, p. 226.
   (4) V. M. de Gaumont, Abécédaire d'archéologie, architecture civile et
 militaire, p. 349, fig. 2 et text.
    (5)     . . . quia vis nativa locique jier aretos
            Ducta gradus séries, summo murata labore,
            Municipumquc manus forlissiraa prœpediebal.
                                         Philippid., III            13