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HÔPITAL DE t\ fQDABASTÀWE. 37 établi le mois suivant, permet d'apprécier ses ravages. Cette liste, reléguée a la fin d'un registre de comptabilité, ne représente pas une inscription régulière et journalière de décès, mais seulement le résultât d'une enquête faite après le premier apaisement du fléau. Quelques citations donneront une idée de sa forme étrange. « Septembre 1629. Noms de ceux qui sont morts de contagion deppuis le 26 décembre 1628 jour du commence- ment de la maladie. Dieu nous en deslivre s'il luy plaict. Pierrette l'hospitalière, le 26 décembre 1628 et son grand garçon en premier... En août 1629 : La Ro'nzièré et sa mère au dict moys ; un sien enfant au dict moys. La femme à Benoist Basset et la servante à Mme Là tour. Un garçon à Chamard le savoyard, lé 18. La femme à Bà rthé le cordonnier. » Et ainsi de suite jusqu'au nombre de 399. On ne peut pas, évidemment, considérer comme exacte une statistique établie de la sorte. Elle constitue pourtant un grand progrès sur les époques précédentes, où les éva- luations sont faites en gros, ou même manquent tota- lement. A la même époque, l'épidémie s'éteignait à Lyon, après d'épouvantables ravages. La peste cependant n'avait pas dit son dernier mot à Villefranche; elle couve encore deux ans dans la ville et ne disparaît complètement que vers le milieu de 1632, après plusieurs réveils menaçants. Ainsi, on trouve dans le compte que rend, le 15 avril 1634, M. Claude Turrin : « Pour avoir servy les pestiférés, depuys le 22 octobre 1629 jusqu'au 22 août 1630, à 40 livres par moys, par Claude Malo (suyvant accord faict ave® MM. les eschevins cy ! 400 livres. » Le chirurgien Claude Malo avait la charge spéciale de