page suivante »
•18 ETIENNE MARTELLANGE. Il est regrettable que cette partie de son existence soit ainsi restée complètement obscure : le nom de ses maîtres et le lieu de ses études nous eussent renseigné tout de suite sur les tendances futures de sa carrière artistique. Toutefois^ ses nombreux ouvrages et l'estime générale dont il fut entouré à son époque, indiquent qu'il avait acquis un degré d'babileté dans l'architecture, qui le pla- çait au-dessus des praticiens ordinaires. Martellange fut admis dans la Société de Jésus, à Avi- gnon, le 24 février 4590, selon ses désirs; sa profonde humilité lui fît choisir ensuite le degré de coadjuteur tem- porel (10), à Cha^nbéry, le 29 mars 1603. Il refusa ainsi l'honneur de la prêtrise auquel ses supérieurs désiraient, à ce qu'il paraît, l'élever ; et, quoique modeste frère, de- vint, ainsi qu'on le verra, une des célébrités de cet ordre qui a su constamment réunir dans ses rangs les intelli- gences les plus remarquables, aussi bien dans les arts que dans les autres connaissances humaines. En ce moment, les Jésuites rentraient en France et se trouvaient appelés à la direction de nombreux établisse- ments d'instruction publique ; le rôle de Martellange était donc tracé : de fait, il devenait l'architecte général de l'ordre dans les provinces de Lyon, de Toulouse et même de Paris et accompagnait les P. Provinciaux dans leurs visites, au moment où les traités étaient passés avec les administrations municipales, pour l'organisation des col- lèges. C'est ainsi qu'il a fourni, dans un grand nombre d'éta- (ÏO) 11 y avait à cette époque cinq degrés : 1° Les profès faisant quatre vœux solennels ; 2° les prufbs faisant trois vœux ; 3° les eoàdjnleurs spirituels et 4° les coadjuleurs temporels ; ces deux derniers degrés pou- vaient, avec le temps faire certains vœux et formaicat alors le 58 degré.