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                         CONSTANCE DAYMER.                          223

 taxerez bien téméraire. J'ai eu l'idée qu'à ce temps du premier
 de l'an, période générale des compliments universels, vous dai-
 gneriez me permettre d'élever jusqu'entre vos mains mes souhaits
 de bonne année, dont j ai cependant hésité, ainsi que vous le
verrez par la date de la présente.
   Laissez-moi me rappeler du temps où vous suiviez^ ici la
classe, dont vous y avez appris quelque peu plus que je sais et
puis montrer, étant aujourd'hui une personne si instruite et si
bien accomplie de tout point.
    Cela s'est trouvé une nécessité de m'adresser à vous-même et
noa à la famille Servolet, pour exprimer les sentiments de mon
cœur. Comme étant au courant de toutes les affaires du pays,
à rapport à mes fondions, j'ai connu les prétentions à M. le fils
et la réponse que vous leur avez faite. Une si belle conduite
m'a donné l'hardiesse d'espérer, car une personne qui n'aime
pas la richesse, c'est à supposer qu'elle aime la pauvreté. C'est
ce qui m'a donné la présomption d'élever les yeux jusqu'à vous.
Vous savez le traitement du maître d'école d'ici; joignez l'in-
demnité de deux cents francs de la mairie pour être secrétaire,
faire l'état-civil et tout et les gratifications. L'affaire de la Butte
à Beillot s'est définie, il y a six semaines, dont la commune re-
cevra la somme de treize cent quatre-vingt-six francs et des
centimes et des intérêts, dont il m'est voté par le conseil muni-
cipal une gratification de deux cents francs. Et vous pouvez
croire que je ne l'ai pas volée,étant l'auteur du procès et que j'ai
été à Besançon donner tous les renseignements à l'avocat pour
gagner contre les propriétaires de la Butte à Beillot. Avec ça, ce
que j'ai d'avance et les terres que j'afferme dans le village, vous
voyez si un ménage a moyen de vivre.
   Si vous daigniez, mademoiselle, me faire une réponse favora-
ble, vous feriez de moi l'homme le plus heureux de la Comté. Ce
n'est pas moi qui suis pour vous enjôler par des phrases, mais
vous êtes aussi par trop éduquée pour ne pas savoir de la façon
que je vous aime et du depuis longtemps. Vous êtes courageuse
et je suis courageux au travail. On a vu des gens qui ne se con-
viennent pas comme nous.