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LETTRES D'ANOBLISSEMENT DE SODFFLOT. 325 humanités que le penchant insurmontable qu'il sentit pour l'architecture lui fit entreprendre le voyage de Rome, dans la vue de s'y livrer tout en- tier; les progrès qu'il y fit en fort peu de temps lui procurèrent une place dans l'académie que nous y entretenons. Six à sept années d'une étude profonde, tant à Rome que dans d'autres villes d'Italie, le mirent en état de revenir dans sa patrie y déposer le fruit de ses connaissances et de ses ac- quisitions.' Il fut d'abord retenu à Lyon où, quoique fort jeune encore, on le chargea de faire les dessins et de faire l'exécution do l'Hôtel-Dieu, l'un des bâtiments lès plus considérables que ce siècle ait produits. La recons- truction d'une partie de l'Archevêché et la Bourse furent aussi confiées à ses soins. Ce dernier édifice n'étoil point encore achevé, lorsque notre très-cher et bien-amé, le sieur marquis de Marigny, e t c . , jeta les yeux sur lui pour l'accompagner eu Italie. De retour à Lyon , il reprit les ou- vrages qu'il avoit été obligé de suspendre. Il y fil de plus différents édifices publics et particuliers, entre autres une salle de spectacle qui fait aujour- d'hui l'admiration du public et des étrangers. La cor.naissance que le sieur marquis de Marigny a voulu prendre par lui-même de ces monuments du goût et du genre dudit sieur Soufilot, l'a déterminé à l'appeler à Paris et à nous le proposer pour faire les dessins de l'église de Sainte-Geneviève, que nous avons résolu de faire reconstruire à neuf ; l'élégance et la solidité qu'annonce la plan qu'il en a dressé, nous ont facilement porté à le char- ger de son exécution. Nous avons cru, par les mêmes motifs, devoir nous l'attacher plus particulièrement, en lai confiant d'abord le controlle de notre château de Slarly, et peu de temps après celui du département de Paris. Il a d'ailleurs tellement réussi, à notre satisfaction, dans les projets qu'il a faits pour la construction d'une place Royale dans la ville de Reims, que nous avons donné l'année dernière un arrêt de notre conseil pour les faire exécuter, et c'est encore par nos ordres qu'il travaille à la sacristie de l'église métropolitaine de notre bonne ville de Paris. Tant de preuves ac- cumulées du mérite personnel dudit sieur Soulllot nous persuadent, qu'en l'honorant de prérogatives qui soient aussi durables que doit l'être le sou- venir de ses talents, nous ne pouvons qu'exciter une noble émulation dans ceux qui entreprendront de suivre la même carrière. A ces causes, etc.... Donné à Paris, au mois de mars 1757. Arch. nat. : 0». 101, f» 93, recto.