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          LES ARMES .DE TRÉVOUX w



                                    !


  La ville de Trévoux est bâtie en amphithéâtre sur-la pente
abrupte d'un coteau baigné par la Saône. A la crête de ce coteau
se voient les ruines d'un château fort du moyen âge; deux mu-
railles de brigues rouges ruinées elles-mêmes, en descendent et
aboutissent à la Saône. Elles forment les côtés d'un triangle
dont la rivière est la base, le château fort le sommet. i)ans ce
               i

triangle la ville entière était autrefois contenue, ce n'est qu'à
la fin du xvne siècle qu'elle ea a franchi l'étroite enceinte. •
   Le château fort, la forteresse, nom que lui donnent souvent
les anciens titres, se composait de six tours reliées entre elles
par des murs à créneaux et chemin de ronde. Quatre subsis-
tent, plus ou moins démantelées. La plus ancienne qui date du
xie siècle, remarquable par sa forme octogone et ses assises al-
ternées de pierres d'appareil jaunes et blanches, l'était plus
encore par sa hauteur prodigieuse, soixante mètres I Elle n'en
a plus aujourd'hui que dix-sept, les quarante mètres qui man-
quent lui ont été enlevés en l'an n de la République française,
de l'ordre et en vertu d'un arrêté des citoyens Javogues et AI-
bitte, représentants du peuple dans le département de l'Ain.
Arrêté que firent exécuter les administrateurs du district de
Trévoux (2).
   Cette tour superbe commandait au couchant, au sud et au

   (I) Reproduction interdite.
   (?) Voir le récit de cette démolition dans la Notice hitlorique tur le
château de Trévoux, du M. C. Guigne, in-8 de 30 p. Lyon, A. Vihgtrinier,
1854.