Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                        SOIES ET COCONS.                   .   461
 fort honnête ; Avignon, qui les avait payés d'abord de 24 à 26,
 descend à 23 et à 22 et le Piémont cède le rub de 18 à 20 livres
 au lieu de 19 à 22, premier cours. « Il y avait 42,000 livres de
 soies fines à Beaucaire, qui se sont vendues de 15 à 20 sols
 par livre de moins que l'année dernière ; celles d'Alais ont valu
 environ 10 sols par livre de plus que l'an passé. »
    1772. — « Il est certain, écrit dé Lyon, le 17 mai, M. Jor-
 dan, que la gelée de la semaine de Pâques a fait peu ou point
 de mal aux mûriers ; l'on s'accorde assez généralement à mal
 augurer de la récolte et l'on se fonde : 1° sur ce que la graine
 a manqué en nombre d'endroits ; 2° sur ce qu'elle est mal ve-
 nue et que beaucoup de vers ont péri à la naissance ; 3° sur
 ce que les mues sont d'une longueur étonnante, ce qui est,
 dit-on, un très-mauvais signe : voilà ce que l'on écrit presque
 de partout. » Ces présages se réalisèrent. Le 14 juin, une lettre
 annonçait que la récolte serait très-médiocre dans presque
toute la Provence et le Comtat, fort bonne, en général, dans le
 quartier d'Alais et les Cévennes, passable en Vivarais et en
Dauplîiné, misérable dans la plaine, à Turin, et probablement
bonne sur lqs collines plus tardives. Les cocons valurent 20 %
de plus qu'en 1771 et les soies fines se placèrent facilement à
20 et 22 livres 15 sols.
    1773. — « Jamais année, écrit M. Bontoux, de Lyon, le
28 mars, ne s'est présentée plus favorable pour les fileurs,
attendu que, dans le mois de mai, Une restera plus ici un bal-
lot de trames et presque point d'organsins, peu d'étoffes fabri-
quées. »
   De plus, cette année-là donne à la France une récolte au-
dessus de la médiocre. Le prix des cocons oscille entre 28 et
30 so's à Nîmes, entre 30 et 32 à Alais ; il reste fixe à 30 sols
à Bagnols, au Saint-Esprit, à Avignon, à Romans. « Il est
décidé, dit une lettre de Nîmes, que la récolte est de la moitié
en sus de l'année dernière. » Les organsins, en septembre,
valent, à Saint-Etienne, 37 livres. Cependant, la queue de la
foire de Beaucaire avait été funeste aux soies d'Alais dont il se
remporta 100 quintaux, les filateurs n'y trouvant que 17 fr.
de la livre, alors qu'à domicile, ils en avaient refusé 18.
    1774. — Dans le Gard, à la fin de mai, le temps était hu-
mide et froid comme à la Saint-Martin ; depuis un mois la