Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
49K           ÉTYM0L0GIE DD NOM DE MONTRTCHARD.
    Les âryas ou Hindous laissant le nom, en renonçant à la
 chose, le remplacèrent par un vocable plus en relation avec le
 système nouveau qui prévalait. De là leur tripura ou tripurî
 « trois forts, » de tri, trois, et.purl, grec îripyoç, méso-gothi-
 que baurgs, anglo-saxon bury, burgh,borough, français bourg,
 ancien français bor, bour, etc., fort, tour, littéralement : assem-
 blage de maisons, groupe d'hommes en lieu fortifié, refuge. A
 l'époque où fut composé le Mahâbhârata « le grand bardit, »
trois Tripoura célèbres par leur réunion dans une seule.contrée
 avaient fait attribuer pareillement à cette contrée le nom de
 Tripoura ; c'est, suivant M. Ph.-Ed. Foucaux, la région Tippe-
 rah du Bengale.                                      < ' ,
     Semblable attribution fut amenée en Grèce par une semblable
 construction de forteresse et de vocable ; aussi disons-nous
 encore la Tripolitaine, la province, le royaume, le beylik de
  Tripoli, en faisant allusion à deux pays de l'Asie et de l'Afrique
 où se trouvent des villes helléniques du nom de Tripoli, du
 grec 7pinolia « trois enceintes » de vpi, trois, et OTOISC-, sanscrit
 palli, lithuanien ptllis, gaélique bailel fort, mot-à-mot, réunion
  d'hommes,, de maisons, en un même endroit remparé. La tripolis
  des Yavanas, Ioniens ou Grecs primitifs, ces hommes du nord-
  ouest si habiles en toutes choses (I), fut à l'origine, comme la
  tripura, un vrai tricart gaulois, une réunion de trois cordes.
  Par la suite, dans ces âges reculés, un assemblage de trois po-
  pulations, de trois tribus, de trois factions même, en une seule
  circonvallation, formait aussi une tripolis : chacune avait son
.bourg, son bayle, son cari, son retranchement particulier. Les
 cités néo-grecques deParga et de Soùli, dont l'abandon et la ruiné
  révoltèrent notre génération vers i 820, n'étaient que des Tripolis
  distribuées à-Tantique, dans lesquelles les factions dominantes,
  cette, cetta's, avaient chacune leur citadelle.
  A la chute de l'empire romain, cette disposition de la cité re-
parut en divers lieux, avec les éléments ethniques de toute

  (1) « Les Yavanas savent tout et leur force surpasse celle des autres
hommes. » (Mahâbârata.) — V. aussi Mon., X, si. 43, 44.