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434                     SOIES ET COCONS.
 cons n'y ont valu que de 19 à 20 sols. (24 juin). Si à 15 livres
jusqu'à 16 la livre vous trouviez de belles soies grèges, je n e '
pense pas que vous deviez les refuser. (8 juillet). — Les
affaires sont toujours tristes par le peu de demandes de nos
 étoffes, à quoi il faut ajouter encore plusieurs nouvelles ban-
 queroutes qui altèrent la confiance à tel point que chacun
tombe dans le découragement. La fâcheuse situation où se
 trouve actuellement le commerce fait conjecturer qu'il n'y
 aura pas beaucoup d'acheteurs pour les soies à Beaucaire et
 qu'on pourra les y obtenir à grand marché. » (15 juillet).
    Quant à Enfantin, il signale dans ses lettres des pluies con-
 tinuelles qui retardent beaucoup les vers et des plaintes à la .
4° maladie de ces insectes. (3 juin). — a La récolte se pré-
sente très-mal ; j'en ai reçu environ 20 quintaux dont la qua-
lité est bien inférieure à ceux de l'année dernière ; ce sont de
ceux qui ont monté dans les grandes pluies ; peut être que les
autres qui montent actuellement seront meilleurs. On se
plaint cependant de ce qu'ils ne travaillent pas avec vigueur ;
je les paie 18 sols à condition; plusieurs personnes, du côté
de Valence, les paient 20 sols, (16 juin). » Dans ses lettres
ultérieures il accentue ses doléances : « La récolte sera au
moins inférieure d'un quart dans nos environs, et dans bien
des endroits, d'un tiers... Tous ceux qui ont fini leur tirage
se plaignent beaucoup de la mauvaise qualité des cocons ; ils
ont rendu généralement 10 % àe moins que l'année dernière.
Il nous faudra au moins 16 livres de cocons par livre de soie. »
 (27 juin, 18 août).
    1758. — Si le commerce languissait, en 1757, il n'était pas
plus prospère au commencement de l'année suivante. « Les
affaires vont de mal en pis » écrit-on de Lyon, le 19 janvier.
 En avril, une gelée endommage les mûriers et menace de
compromettre, à Romans et dans les environs, la récolte fu-
ture. Heureusement, il n'en fut rien. « Nous avons des vers
de tout âge, écrit M. Enfantin, le 2 juin, à la 4e maladie, à
la 2e, à la l r e ; on commence à regretter de n'avoir pas
mis plus de graines ; les mûriers sont aussi feuillus que s'ils
n'avaient pas essuyé la gelée. » Un autre fait à noter c'est que
la graine fut rare et se paya de 3 à 4 livres l'once et que tout
le monde se proposait, en juin, d'en faire un tiers en sus de