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SAINT-MARTIN-D'EN-HAUT. 399
Notre confrère, M. Frédéric Noëlas, connu par d'intéressan-
tes études sur le Forez, et le célèbre maréchal de Noailles doi-
vent leur nom au radical désigné ci-dessus.
Il nous reste maintenant à expliquer pourquoi ces dernières
dénominations ont conservé à peu près intacte la syllabe noll, défi-
gurée, il est vrai, méconnaissable dans Saint-Martin-d'en-Haut. Le
noal qui les constitue a toujours été un pur substantif, tandis que
dans Saint-Martin, il est considéré comme un qualificatif, lequel
prend naturellement dans la latinité le signe de l'ablatif, repré-
senté par la préposition de : de nolliaco. Ces deux mots, soudés
ensemble par l'ignorance des clercs du moyen-âge et contractés
par une prononciation vicieuse, sont devenus djrnol et, par la
formé française, Banaux, puis anaux, lesquels, nous le répé-
tons, ont formé Saint-Marlin-Danaux ou Saint-Martin-Anaux,
avec l'orthographe modifiée d'en-Haut ou en-Haut, qui, de prime
abord , semble avoir sa raison d'être comme pour rappeler l'al-
titude du territoire de ladite commune.
Dans ce radical, nol, ou noal, on remarque les deux consonnes
n, l (l devenant quelquefois u par la loi des muables). Elles for-
ment là charpente du mot et se retrouvent dans toutes ses va-
riantes. Quelles que soient les voyelles placées entre ces conson-
nes, on a toujours !e même sens. Ce phénomène est une des
grandes lois constitutives des langues ; "sans l'observation de.
cette loi, toute étude étymologique restera incomplète. Quant Ã
Vac de Nolliacus, c'est un suffixe celtique latinisé acvs ; ajouté
soit à un nom de lieu, soit à un nom d'homme, il a le double
sens d'appartenance et de collectivité.
Si Vac semble avoir disparu de la plupart des noms où il exis-
tait originairement,, ou doit attribuer cette quasi disparition Ã
la mollesse de la prononciation particulière à nos contrées, qui
a produit l'assourdissement successif de cette finale. Par une
raison contraire, Yac a persisté dans les provinces du centre et
du midi.
Nous avons employé a dessein le mot de quasi disparition ;
c'est qu'en effet l'acus, par la chute de la consonne c, s'est modi-
fié en ans, eux, ieux, y, as, at, et, ais, ex. Nous connaissons