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382 EXCURSION EN SUISSE. de jolis dessins, parmi lesquels une charmante figure de l'ange gardien, avec une légende romane, que je traduis ainsi : Celai qui, le matin, no fait pas sa prière, Restera délaissé, dans la journée entière, Car, son ange gardien lui dit, avec douleur : Où donc vas-tu, tout seul, privé de protecteur ? Qui veillera sur toi, dès l'aurore naissante, Sur tes pas incertains, la marche chancelante ? Oli! reviens,, pauvre enfant, reviens auprès de moi ; Prie, avant de sortir, que Dieu soit avec toi ! La chapelle de Saint-Nicolas [Nichlausen) n'aurait rien de bien remarquable par elle-même, si elle ne passait pas pour la première église fondée dans le pays ; on sait que le christianisme s'introduisit en Suisse, dès le ve siècle, à la suite de l'invasion des Francs, et que les premiers cou- vents s'y établirent au vn e . C'est aussi l'époque où furent employées, en -occident, les premières cloches pour le ser- vice divin. Sur le fronton de cette petite église est une fresque, représentant le serment, au Rutli, des trois libé- rateurs de la Suisse (1307), Walter Fùrst, Werner Stauf- facher et Arnold de Melchthal, accompagnés de trente hommes d'Uri, de Schwyz et d'Unterwald, pour prêter le serment de délivrer leur patrie de la tyrannie des baillis autrichiens. Ceci donne une grande signification histori- que à ce modeste monument, élevé par une population patriotique. Saint-Nichlausen est à égale distance (6 kilomètres) de -Sarnen, de Sackseln et de Kerns, trois localités, à peu près de même importance, dont nos malheureux légionnaires du Rhône de 1871 ont dû rapporter de favorables impres- sions, et où ils ont laissé, dans une population franche, honnête et naïve, d'éclatants témoignages de mutuelle sympathie. Parmi eux se trouvait un ex-officier de marine, excellent calligraphe, qui a composé un tableau caracté- •