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366 LE CHATEAU D ' A L B O N .
pouvaient rien posséder, elle était libérale, elle veillait
au bien du peuple et préparait l'affranchissement de l'es-
clave ; elle marchait en tête de tous les progrès.
Ainsi organisée, elle a traversé trois crises formidables,
celles qui ont régné de 500 à 600, de 730 à 800, de 900 Ã
1000; jamais l'humanité n'avait éprouvé de pareilles an-
goisses, et l'Eglise primitive a vaincu, elle a trois fois
sauvé le monde et la civilisation.
Quelques doutes se sont élevés sur le lieu où le concile
a été célébré, nous lisons même dans les Acta conciliorum
qu'il le fut dans un lieu nommé Epona, et depuis, lenna,
Yennes; ce lieu se trouve près du Rhône, au fond de la
Savoie. Nous avons été curieux de savoir dans quel ou-
vrag-e les savants auteurs des Acta avaient puisé cette
opinion, nous avons découvert que c'est dans l'opuscule
de Chifflet — De loco légitima concilii Epenensis — que
nous avons déjà cité. Chifflet ne met en avant aucune
espèce de preuve, il dit seulement que Yennes s'appelait
jadis Epona, et il fait dériver, par les voies les plus bizar-
res, ce nom du grec îimoç : nous répondrons à cela par
„ cinq observations :
1° Epona n'est pas Epaon, ce n'est pas le concile epo-
nense, mais epaonense, si le premier est grec par son radi-
cal, le second est celtique, et il est historiquement prouvé
qu'Albon est appelé Epaon.
2° La plupart des évêques formant le concile venaient
du midi, pourquoi les faire remonter jusqu'en Savoie? Au
contraire, Albon est une position centrale.
3° Epona (Yennes) n'était pas dans le diocèse de Vienne,
et c'est cependant Avitus, métropolitain de l'Eglise vien-
noise, qui écrit la lettre invitatoire générale.
4° Avitus convpque ses suffragants dans la" paToisse
d'Epaon: parochia Epaonensis. — Il se serait exprimé