Revue du Lyonnais » série 3 - n°16 ( 1873 ) » pp.287

                    LA QUESTION BE SOLUTRÉ.                    287

 place aux temps les plus anciens de l'âge du renne. D'après
 M. l'abbé Ducrost, au contraire, l'outillage de Solutré serait
 plus moderne et formerait un passage, un acheminement vers
 l'époque dite delà Pierre polie,
    M. Arcelin comhat les arguments de M. l'abbé Ducrost et
 conteste l'importance que ce dernier donne à certains types
accidentels qui, pour M. Arcelin, ne sont que des exceptions.
 II conclut dans le même sens que M. de Mortillet.
    M. de Cartailhac se range à cette manière de voir.
    M. Arcelin émet le regret de n'avoir pu soumettre aux mem-
bres du congrès les collections qu'il a réunies à Solutré, celles
 de M. de Ferry et d'autres encore. Malheureusement le projet
d'excursion à Solutré s'est fait à son insu et le Comité n'a pas
jugé à propos de l'en instruire de façon à rendre son concours
aussi utile qu'il l'aurait voulu.
    M. le président Broca s'étonne qu'on n'ait point fait appel à
 M. Arcelin dans cette circonstance.
    L'incident vidé, M. Arcelin revient à la discussion et explique
 certains faits que M. l'abbé Ducrost considère comme dçs carac-
tères de transition. Il est certain pour lui, par exemple, que les
chasseurs de rennes ont apporté de Charbonnières, où ils ex-
ploitaient les couches à silex, à leur campement de Solutré,
certaines hachettes quaternaires, beaucoup plus anciennes. Des
glissements, des mouvements du sol ont laissé pénétrer jusque
dans les couches archéologiques quelques objets étrangers et
plus modernes. Il faut donc, en matière de classification, s'en
tenir aux grands caractères genéroux, constants, et n'accepter
que sous bénéfice d'inventaire les faits exceptionnels.
    La suite de la discussion est reprise le soir, à huit heures.
    M. Broca expose sommairement, avec le talent qu'on lui
connaît, les observations qu'il a faites sur les ossements de
Solutré. Il établit son diagnostic en s'appuyant particulière-
ment sur les données que lui fournissent l'indice céphalîque, l'in-
dice nasal, l'indice orbitaire, la conformation du péroné, les
sutures crâniennes, et conclut à la présence, à Solutré, de deux
races : l'une brachycéphale, c'est-à-dire à tête ronde, l'autre di»