Revue du Lyonnais » série 3 - n°16 ( 1873 ) » pp.284

284                LA QUESTION DE SOLUTION.

caractères qui assurent leur authenticité, que s'applique M. Ar-
celin. Il insiste particulièrement sur ce fait que tous les sque-
lettes de cette époque reposent invariablement et sans intermé-
diaires sur ou dans des foyers de l'âge du renne, non remaniés
et bien caractérisés par les débris qu'ils renferment. De plus,
la profondeur des foyers au-dessous du sol étant variable, les
sépultures suivent toutes ces variations de niveau, ce qui crée
un lien constant et indéniable entre les squelettes humains et
les foyers sous-jacents.
   « Je suis heureux, ajoute M. Arcelin, d'avoir pu vous donner
la démonstration expérimentale de ces conclusions. J'ai eu
l'honneur de faire explorer devant vous à Solutré un magnifique
foyer funéraire dont la disposition ne peut laisser aucun doute
dans les esprits. Le hasard m'a bien servi, et j'avoue que la
réussite a dépassé toutes mes espérances. Vous avez vu M. le
docteur Broca enlever pièce par pièce tous les os d'un squelette
reposant directement dans les couches supérieures d'un épais
foyer. »
   M. le docteur Broca remercie M. Arcelin de sa communica-
tion et déclare que, pour son compte, il est parfaitement con-
vaincu, il ajoute qu'un des plus importants résultats du congrès
de Lyon, au point de vue anthropologique, est d'avoir mis l'âge
des sépultures de Solutré au-dessus de toute contestation. Un
certain nombre d'entre elles sont bien certainement de l'âge du
renne, et des caractères non équivoques permettent de le re-
connaître.
   M. l'abbé Ducrost apporte à l'appui de ces faits le résultat de
ses propres recherches.
   M. le Président déclare que la discussion est ouverte et lit
l'ordre du jour qui en fixe les différents points.
   On étudiera successivement : 1° l'âge des sépultures; 2° l'âge
de l'origine des amas d'ossements de chevaux ; 3° les caractères
archéologiques des armes et des instruments recueillis dans les
fouilles; 4° les caractères anthropologiques des ossements hu-
mains.
   Sur le premier point, quelques questions sont adressées à