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                    LA QUESTION DE S0LDTBÉ.                    285

 MM. l'abbé Ducrost et Arcelin, mais il n'est fait aucune opposi-
 tion à leurs conclusions. L'assemblée sanctionne donc le juge-
 ment porté sur l'âge et l'authenticité des sépultures préhistori-
 ques de Solutré.
    Sur le second point, une vive discussion s'engage entre
 MM. Arcelin, Ducrost, de Mortillet, Gosse (de Genève), Cazalis
 de Fondouce, docteur Prunières, Karl Vogt, Toussaint, etc.
    Et d'abord ces amas d'ossements de chevaux sont-ils des
 débris de cuisine, comme les ossements des foyers, ou bien
 sont-ils le résultat des rites et des cérémonies funéraires? La
 majorité se prononce contre celte dernière hypothèse, et les faits
 fournis par MM. Arcelin et Ducrost tendent à assimiler pure-
 ment et simplement les amas d'ossements de chevaux à des
débris de cuisine. Les ossements de chevaux, trop volumineux
 et trop encombrants, étaient rejetés en dehors des huttes et en-
 tassés pêle-mêle.
    M. Arcelin fait observer que le même fait se produit encore
chez les Esquimaux du détroit de Behring.
    Restait une grave question. Le cheval était-il domestiqué à
Solutré, comme le pense M. Toussaint, professeur à l'Ecole
vétérinaire de Lyon, auteur d'un savant mémoire sur les che-
vaux du Crot-du-Charnier ?
    M. Toussaint s'appuie particulièrement sur ce que tous ces
chevaux, et il a pu en étudier plusieurs milliers, avaient tous,
sauf de rares exceptions, de trois à neuf ans. Les jeunes et les
vieux étaient dédaignés. Or, des'chasseurs n'auraient point été
aussi maîtres de leur choix. De plus, on retrouve à Solutré tous
les ossements du cheval, tandis que les animaux sauvages
(rennes et autres) n'y étaient apportés que par quartiers.
   M. G. de Mortillet fait remarquer -que le cheval sauvage, pris.
au lazzo, tombe et se soumet au chasseur, ce qui fait qu'on
peut le ramener au lieu de campement sans difficulté, tandis
que le renne se laisse tuer sur place plutôt que d'obéir.
   M. Gosse objecte que des chasseurs auraient capturé de préfé-
rence déjeunes chevaux, beaucoup plus faciles à aborder que
des animaux de trois à neuf ans.