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234                    CONSTANCE DAYMER.
c'est perdre son temps. Je voudrais cependant bien avoir des
petits-enfants à caresser et surtout ne pas mourir sans le voir
heureux en ménage.
   Ma chère Consjance, je ne vous rappellerais pas ce que j'ai
fait pour vous, si vous n'aviez parlé de vous acquitter. J'ai
cherché à vous être toujours agréable en tout. 11 s'agit pour vous
à présent de rendre ma vieillesse heureuse ou malheureuse.
   Je n'hésite guère sur la réponse que va faire votre bon cœur
devant une pareille alternative et dans l'attente de la bonne
nouvelle de votre retour, avec le beau mois de mai, je me dis
par avance et pour tout de bon
          Votre mère affectionnée : (Signé) femme SERVOLET.
  P. S. — Ne parlez pas de cette lettre à Ursule ou à Mathieu.

                         LETTRE XXIV.

             Constance Daymer à Mad. Servolet.
                                       Lyon, 20 avril 1866.
          Ma chère dame,
    Je ne saurais assez vous remercier de la bonté que vous me
témoignez, après toutes celles que vous avez eues pour moi. Je
suis bien fâchée, croyez-le, de ne pouvoir faire plus qu'au jour
de l'an ce que vous me demandez avec des instances attendris-
 santes. Je crois que je m'y rendrais, si les choses étaient au
 même état. Mais je suis tout à fait engagée maintenant, étant
 sur le point de me marier ; ce qui serait fait même sans le re-
tard provenant des pièces de mon futur. Quant à ma place, je
 ne l'ai pas encore quittée et j'ai reçu directement votre lettre,
 chez Mme Mallevai. J'y finirai mon année; elle prend une autre
 fille seulement pour aller à son château au mois de mai. Elle m'a
 si bien traitée pour le gage et les étrennes, que j'ai à moi, au-
jourd'hui 500 fr., outre un assez joli trousseau. Une amie avec
 qui je devais faire des modes et fleurs, n'a pu se mettre d'accord
 avec mon futur, quoiqu'il soit riche et bon. Nous resterons donc