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216                   CONSTANCE D'AYMEH.

point qu'il y a des instaats mal employés, des manquements
aux pratiques religieuses, dans lesquels la servante n'a fait que
suivre l'ordre de sa maîtresse, de façon que la conscience de
celle-ci est chargée, des fait3 mêmes d'une autre. N'est-ce pas
effrayant, cette responsabilité, cette charge d'âme? Et eu face
de la terreur qu'elle t'inspirerait, comme à moi, j'en suis sûre,
n'y a-t-il pas une impression de bien-être moral, d'allégement,
à sentir qu'on est dans une condition privilégiée pour le salut
par le fait même de son humilité ? J'ai prié Dieu qu'il ouvre tes
yeux sur ces vérités, qu'il mette ces sentiments dans ton cœur.
Ce matin, j'ai fait la communion dans ce but. Je tenais à te l'é-
crire. Un jour de la semaine je la renouvellerai à la même in-
tention ; mais, comme je veux que tu t'y associes, pour que
cette pratique ait plus de succès, j'attends que tu m'indiques le
jour où tu auras un-peu de loisir pour aller, le matin, à l'église.
  Adieu, ma chère sœur. Notre mère t'embrasse bien. Mathieu
me charge aussi de ses compliments pour toi ; et moi, en toute
condition, je suis toujours ta sœur :
                                                 URSULE.


                           LETTRE XL

           De Constance Daymer à Mad. Servolet.
                                Là Noieiic, 22 septembre,

          Ma chère madame Servolet,
   Vous avez bien raison de vous plaindre de ce que je ne vous
éeris pas souvent. Vous avez été si bonne pour moi, que c'est mal
de vous oublier ainsi; ou plutôt je ne vous oublie pas, pela n'est
pas possible ; mais certains événements, mon ouvrage et le
temps qui glisse si vite qu'on ne sait comment, tout cela fait que
je suis loin de vous écrire comme je l'avais promis et comme je
le voudrais. Madame a fait un voyage, où il a fallu que je l'ac-
compagne, aux eaux, pour sa santé. Puis, j'ai été moi-même un
 peu malade.