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        CONSTANCE DAYMER
                    NOUVELLE EN LETTRES




       Mairie d'ALbans (Doubs).
                                       Abbans, le 6 février 1865

   Monsieur l'Administrateur en chef de la Charité de Lyon,
tuteur des enfants trouvés.
    La famille Servolet, de cette commune-ci, s'est présentée à la
 mairie. C'est pour savoir quels peuvent être ses droits, tant
 qu'à ce qui concerne la demoisella Constance Daymer, qui est
 en pension chez eux. Elle y a été mise en apprentissage par
 l'Administration de l'hospice de la Charité, et elle a réussi de
 tous points. Ce sont d'honnêtes gens, même ayant du bien, et
 qui voudraient la girder, n'ayant qu'une fille. Elle s'occupe
 avec là mère Servolet aux affaires du ménage. Elle travaille
aussi avec eux aux champs, ce qu'elle aime bien gueres étant
naturellement délicate de son tempérament. Elle a suivi l'école
de chez nous qui est bien tenue. Elle sait parfaitement lire,
écrire et toutes les règles. On désirerait savoir si elle peut de-
meurer où elle veut, soit de sa volonté, soi! de l'autorisation de
l'Hospice. Elle demande aussi, elle-même, si on a des rensei-
gnements sur sa naissance. Veuillez, Monsieur, prendre cette
lettre en considération et croyez que, si vous pouviez accorder
quelque douceur avec les règlements, ce sera pour une per-
sonne tout à fait digne d'intérêt et accomplie. Tout le monde
en peuvent certifier ici, notamment l'écrivain de cette lettre,
étant le secrétaire de la mairie et le maître d'école, faute par le
maire de ne savoir. Et veuillez, Monsieur, agréer la considéra-
tion distinguée, avec laquelle j'ai l'honneur d'être votre em-
pressé serviteur.
                            Le Maire dAbbans : PENAUD.