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202                    CONSTANCE DAYMER.


                           LETTRE II.
                                   Lyon, le 15 février 1865:

          Monsieur le maire d'Abbans (Doubs),
    En réponse à la lettre que vous m'avez fait l'honneur de ra'a-
dresser le 6 courant, je viens vous transmettre quelques ren-
seignements sur la personne de Constance Daymer, enfant en-
trée à l'hospice de la Charité le 4 mars 1846. Sa naissance
remontait alors à trois jours, suivant le billet trouvé dans le
tour, auprès {Telle. Elle se fixait donc au 1er mars; de telle
sorte que la personne à laquelle vous vous intéressez va comp-
ter dix-neuf ans. Il s'ensuit que, d'après nos règlements, elle
est libre d'elle-même, sauf notre droit général de tutelle, qui
ne peut être ici remplacé par celui de la famille. Je ne pense
pas, en effet, que les données recueillies sur son origine per-
mettent à cette jeune personne de rechercher sérieusement ses
parents. Le billet dont je viens de parler, enregistré à l'hospice
sous le n° 6595, le 4 mars 1846, ne portait que ces mots : Du
le r mars 1846, enfant illégitime, Constance Daymer. Est-ce là
un nom ? L'équivoque présenté par cette légende permet d'en
douter.
   Je regrette de n'avoir rien de plus précis à vous dire.
   De votre côté, vous voudrez bien informer la famille Ser-
volet qu'à raison de nos règlements et de l'arrivée de l'époque
où l'enfant, à elle confiée, sort de l'Hospice, elle doit me faire
tenir un rapport où il sera répondu aux demandes que vous
trouverez sur la feuille incluse, relativement à l'état de santé,
d'instruction, de moralité, de piété du. sujet.
   En qualité de tuteur, je ne m'oppose nullement à ce que
l'enfant dont s'agit se fixe en votre commune, surtout au sein
de la famille Servolet, sur laquelle vos renseignements du 6
courant viennent confirmer les bons rapports recueillis à l'épo-
que où elle a reçu un de nos sujets en apprentissage.
   Veuillez donc l'informer que rien ne s'oppose à l'accomplisse-
ment de son généreux projet, qui nous agrée pleinement, puis-