page suivante »
ÉTYMOLOGIE BU NOM DE MONTRICHARD. '195 plus récemment, des carreaux : Saint-Bonnet-des Carres, par exemple. Cette orthographe de Carres, génératrice de carreaux, a reçu des latinisants du moyen âge les formes carri, carres, lesquelles ont fait sauter bientôt à quadrelli et kadrelli (I), français carreaux, ancien français carriels, carriax, blocs de pierre équarris. Entre ces cars, deux sont très-remarquables : le Sain-car et le Piccard. Le Sain-car d'Arfeuilles pour le Saing-cart d'Arfeuilles « la voix de signal ou d'appel du cart d'Arfeuilles (2). » C'était une montagne à signaux par la voix humaine de coutume et d'époque celtiques ; ce qu'annonce le terme sain identique au néo-celtique Sing, anglo-saxon song, latin singMas, français sanglol, son de la voix, cri entrecoupé, chant d'appel cadencé comme celui des Muezzins musulmans, conservé dans notre vieux langage avec le sens de son de-cloche et de cloche même, après l'inven- tion de celle-ci, sous les formes saing, seing, seint, sain et même sih, comme en tocsin, -. Au lendemain le glorieux marchant Leur assigna heure au petit saing. (Légende de Faifeu, ch. xi.) Et ont fait toz les sainz de la ville soner. Rom. de Parise-ln-Duchesse, vnu, 208. t Je rappelle ici, pour mémoire, le ridicule signum des laïci- sants. I e Piccard, dit la Gontle-Piccard, que M. Noëlas interprète très-bien Py-car pour Py-card (3). .Ce car ségusiave mérite l'attention à un double titre : son orthographe qui admet la dentale originelle, card, et son association suffixe avec pi ou py qui en fait le synonyme de Mont-card ou Mont-chard « Mont-du cart, » etexclutuneautre étymologieceltique,ayantau moins une apparence de raison, celle de car, rocher montagneux, hauteur rocheuse. H est certain que si le Piccard eût possédé trois en- ceintes, il se serait appelé Pytricard « Mont à trois défenses ; » (J) Id., ibid., p. 386. (2) Id.. ibid., p. 392. (3) I d . , . i b i d . , p . 3 9 0 .